C’était le 25 février dernier. Thomas, un lycéen orléanais se faisait agresser à la sortie de son établissement par un inconnu, qui l’avait déjà harcelé sur le net en raison de son orientation sexuelle : « Tu veux une grosse bite… dans ton petit anus serré?? J’aime pas les pédés. Ok?? » Thomas s’était alors contenté d’un « MDR (**) Et ton père?? »
Une réponse que n’aura vraisemblablement pas apprécié l’agresseur, qui était revenu pour « régler ses comptes », accompagné d’une vingtaine de ses amis. La scène a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. La victime a porté plainte dès le lendemain.
Rapidement identifiés et présentés au parquet d’Orléans, le suspect et la personne qui filmait n’ont pas nié leur responsabilité si ce n’est de contester le « caractère homophobe ». Tous les deux sont âgés de 18 ans et fréquentent d’autres établissements de l’agglomération. Ils étaient poursuivis pour violences volontaires commises avec « préméditation », « en réunion » et « en raison de l’orientation sexuelle » de la victime.
« J’ai pas réfléchi, j’ai été idiot. Je pensais que c’était pas grave », répétait l’un des prévenus lors de l’audience précédente. Il n’envisageait pas les répercussions. Mais, « la bêtise n’excuse pas tout », avait également souligné le procureur, évoquant « un climat de haine » qu’il ne fallait pas banaliser.
Le tribunal correctionnel a finalement condamné ce 26 avril le premier à 8 mois de prison avec sursis et 400 euros d’amende, et son complice « réalisateur » à 6 mois avec sursis, ainsi que 300 euros d’amende. Les magistrats auront ainsi exprimé une plus grande sévérité que le ministère public qui avait requis 6 et 3 mois avec sursis.
Le Groupe d’action Gay et Lesbien du Loiret, qui s’était porté partie civile dans cette affaire, se dit plutôt satisfait du jugement mais regrette toutefois « qu’il n’y ait pas de stage de citoyenneté pour ces deux personnes » :
« La reconnaissance de l’acte homophobe a été bien stipulée par le tribunal. C’est une bonne nouvelle. Maintenant, il faut leur expliquer ce que c’est qu’une discrimination et travailler tout ce qu’il y a autour… Et pourquoi un acte pareil, ça ne se fait pas », ajoute Ralph Souchet, le président du GAGL. « On sait très bien que ce qui est différent des autres fait un petit peu peur et que c’est plus facile de mépriser et de taper que de comprendre. »
Valentine Monceau
stophomophobie.org