Ils avaient successivement attaqué deux couples gays, dans la soirée du samedi 3 au dimanche 4 février 2018, en plein centre ville de Dieppe (Seine-Maritime). Parmi les victimes, Nicolas Bellenchombre, président du Festival du film canadien, qui a été roué de coups. « Ils m’ont complètement cogné », avait-il confié en annonçant sa décision de déposer plainte, « pour ne pas laisser faire ». Dix jours d’interruption totale de travail.
Quatre suspects ont été placés en garde à vue, ce lundi 7 mai, confondus grâce à des traces d’ADN retrouvées sur un briquet lancé pour provoquer les victimes. Deux d’entre-eux ont été mis hors de cause, mais Dylan, Neufchâtelois de 19 ans, et Thomas, Dieppois de 21 ans, qui comparaissaient ce mercredi 9 devant le tribunal de Dieppe, ont été condamnés à 16 et 18 mois de prison dont six avec sursis. Ils écopent également d’une mise à l’épreuve de deux ans, avec l’obligation de soins psychologiques et contre l’alcool, indique paris-normandie. Les deux hommes étaient poursuivis pour des faits de violences volontaires en raison de l’orientation sexuelle. L’un aurait suivi l’autre.
« Je me souviens d’avoir dit tarlouze », a expliqué le plus âgé. Mais, « on avait trop bu. J’aurais dit ça à n’importe qui. J’ai cru qu’ils se tenaient par la main. Oui j’ai mis des coups de poing, je n’ai pas d’explication à mon acte ». « J’ai dit fils de pute, bâtard, mais je ne savais pas qu’ils étaient homosexuels » », a insisté le second. Il a été relaxé pour la qualification d’injures homophobes. Le procureur avait requis deux ans d’emprisonnement, dont une année avec sursis et deux de mise à l’épreuve, sans différencier les peines.