Par avance, désolé pour les fautes d’orthographes, d’expressions et autres fioritures, j’ai essayé de me relire, mais je ne vois pas tout!
Bonne lecture 🙂
Glisser mes doigts dans ses cheveux dorés. Laisser le piano m’emporter. Aspirer le vin blanc jusqu’à m’en retrouver enivré. Décompter les secondes jusqu’à ce que le sommeil vienne m’emporter. Ne rien dire se laisser bercer par le bruit de son souffle. Ne pas bouger juste ressentir les pulsations de son cœur calme effleurant ma peau sous nos légers vêtements. Ainsi soit-il.
Le craquement des lattes de bois qui recouvraient le sol me donnait une certaine chair de poule. Nous n’étions pas seuls dans ce si bel appartement. Pourtant je nous voyais seulement nous deux. L’air était chaud et humide, parfumé par un reste d’odeur d’encens. La lumière était si faible que seule la lune semblait nous éclairer. Vêtus de noir et blanc, nos peaux se reposaient l’une contre l’autre. Il n’y avait rien à faire de plus. Le temps ferait son œuvre. La vie suivrait son cours.
Une goutte d’eau salée perla sur ma peau tiède avant de s’évaporer dans un bruissement étouffé dans l’air poussiéreux qui m’enveloppait. Les draps étaient frais mais froissés. Je sentais la forme du lit épousant la masse uniforme de nos deux corps accolés. Les yeux clos, seule le bruissement de tes lèvres sur les miennes semblaient nous maintenir éveillés. Au fond de moi, j’étais comblé. Un sentiment intact d’innocence s’heurtant tendrement comme dans une danse lente à un désir ardent. Rien qu’une minute de plus, quelques secondes, tout au plus. Juste assez de temps pour que tout s’arrête, que tout se fige, ainsi. Pour l’éternité d’une nuit. Jusqu’à ce que l’aube éphémère vienne nous arracher l’un à l’autre.
Apposer un baiser. Mémoriser son odeur. Bavarder toute la nuit. Défier le sommeil. Refouler la fatigue. Dépasser nos limites en limitant les mouvements. Rester seuls ici, comme extrait de tout espace-temps. Observer les jeux de lumières sur sa peau. Découvrir des rivières de diamants dans la lueur de ses yeux. Apprendre à ne plus vivre pour seulement ne plus qu’exister. Etre là. Demeurer présent. Ainsi soit-il.
Et il faudra des jours et cela me coutera des nuits, pour oser un jour t’oublier. Et il faudra des mois et perdre plus que des années, pour espérer un jour enfin t’oublier. Car à la lueur du soleil qui se lève, lorsque la nature au dehors reprend ses aises, je sais qu’il est déjà temps pour toi, de redevenir poussière, de retourner dans mon imaginaire. Et il faudra du courage pour ne pas verser de larmes. Et il faudra de la force, pour ne plus jamais espérer te revoir. Car à la lumière de cette flamme qui brule lentement au coin de notre lit, je sens déjà la dure réalité s’emparer, de toi, de nous, de tout ce qui fait qu’à ce moment, je ne suis plus seul. Je suis simple vivant pour la première fois et déjà je meurs.
Une larme s’estompe au coin de mes yeux, brouillant ton image, troublant mon masque, détruisant ce triste maquillage. La chaleur semble n’avoir jamais pris possession de ses lieux. Seul le froid autour de moi semble n’appartenir qu’à mon univers. Pourtant encore, comme lorsqu’un membre nous est ôté, je sens encore sur moi ta douce présence, ta peau chaude me consumer. Mon cœur affolé, s’emballe et s’emmêle, il perd le rythme, devient absent. J’entends encore ton souffle, je sens encore tes lèvres. Ton odeur m’hante toujours, faible mais présente. Si ce n’était qu’un rêve tu fus pourtant bien présent. Je me remémore ta voix, tes mots. Mon cœur s’exulte et mon esprit s’exalte. Tout est figé, perdu dans l’éternité de cette nuit. L’aube est arrivée et tu t’en es allé.
James L.