Alerte sur le sort du cinéaste tunisien Karim Belhaj incarcéré pour « homosexualité » à Mornaguia (VIDEO)

Le réalisateur a été arrêté le 13 mars dernier, à son domicile, en compagnie d’un autre homme, qui a reconnu avoir eu une relation sexuelle consentante. Sur cette base, le juge d’instruction au tribunal de Tunis a ordonné un test anal et ordonné leur détention.

Outre la violation de l’intégrité physique et de la dignité humaine, cet examen est « assimilé à un acte de torture », comme le rappelle ce lundi 28 mars, la Société des réalisateurs de films (SRF) qui, indignée, « condamne fermement de telles pratiques  et appelle à la libération immédiate des deux hommes ».

La Constitution tunisienne consacre par ailleurs le droit pour chaque personne à la protection de sa vie privée. Tous les citoyens sont égaux devant la loi et par la loi, sans discrimination. Difficile d’évoquer là encore une quelconque atteinte à la moralité publique, lorsque tout se déroule dans un cadre privé.

Les deux accusés sont actuellement incarcérés à la prison de Mornaguia (au sud-ouest de Tunis) et risquent une peine de 3 ans d’emprisonnement, selon l’article 230 du code pénal tunisien, qui découle cependant de l’influence de la doctrine et la jurisprudence française. L’homosexualité, qui n’est plus un crime dans notre pays depuis 36 ans, n’est donc pas « importée », contrairement aux lois homophobes.

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Diplômé de l’institut maghrébin de cinéma (IMC) en 2001, puis de l’école supérieure des études cinématographiques (Essec) à Paris, Karim Belhadj a travaillé en tant qu’assistant sur plusieurs courts métrages et spots publicitaires. Il a notamment réalisé S.O.S (2011), son premier documentaire, suivi en 2012 d’un court métrage de fiction Case départ, avec le soutien du ministère de la culture.

Joëlle Berthout
stophomophobie.com