Les Verts allemands (opposition) vont désigner un expert indépendant pour faire la lumière sur l’influence d’un groupe militant pour la pédophilie au sein du parti dans les années 1980, a annoncé lundi un responsable du parti.
Jürgen Trittin, l’un des deux candidats écologistes à la chancellerie, a fait cette annonce lors d’une conférence de presse du parti lundi à Berlin.
Il a admis que les Verts, mouvement fondé en 1980 et qui a participé aux gouvernements Gerhard Schröder entre 1998 et 2005, avaient pris « de mauvaises décisions » en leur temps en ce qui concerne la pédophilie.
Jürgen Trittin, également président du groupe écologiste à la chambre des députés, faisait référence à la décision de la section régionale du parti en Rhénanie du Nord-Westphalie de se prononcer en faveur de l’impunité pour ceux ayant des relations sexuelles avec des enfants, en 1985. Les Verts avaient ensuite échoué à entrer au Parlement de cet Etat régional, obtenant moins de 5% des voix, a rappelé Jürgen Trittin.
L’analyste politique, qui n’a pas encore été désigné, devra déterminer dans quelle mesure et durant combien de temps un groupe prônant la pédophilie a pu avoir de l’influence au sein des Verts.
L’hebdomadaire Der Spiegel affirme dans sa dernière édition que la direction des Verts allemands a financé dans les années 80 un groupe de travail favorable à la légalisation des relations sexuelles entre adultes et enfants. Le magazine se base sur des archives du parti.
Interrogé par Der Spiegel, le co-président des Verts, Cem Özdemir, a souligné: « la protection des enfants contre les abus sexuels était et demeure un point central pour nous ».
« Il n’est pas acceptable que certains tentent à partir de positions passées de groupes isolés d’en conclure à une attitude laxiste des Verts vis-à-vis des abus sexuels commis sur les enfants », a-t-il ajouté.
Le député européen allemand Daniel Cohn-Bendit, figure emblématique de la contestation de Mai 68 en France, s’est récemment trouvé au centre d’une polémique en Allemagne pour ses écrits sur la pédophilie en 1975.
Il s’était à maintes reprises défendu contre les attaques, déclarant ainsi : « il n’y a eu aucun acte de pédophilie. La pédophilie est un des crimes les plus abjects qui puisse exister. Il n’y a pas eu de ma part non plus de désir d’enfants. Là où il y a un grand problème, c’est mon désir de provocation ».
Le politologue Lothar Probst, interrogé par une chaîne de télévision régionale, a estimé qu’il fallait remettre ces positions des Verts dans le contexte de l’époque. « Je crois que c’est un exemple qui montre que dans le sillage de la levée des tabous (sexuels de cette époque) la pédophilie a trouvé un forum et de la compréhension au sein des Verts », selon lui.