Incapables d’empêcher un parti populiste de faire sa pub au sein de la marche LGBT de Cologne, les organisateurs ont osé employer les grands moyens.
La participation annoncée d’un parti local d’extrême droite à la Pride de Cologne – la deuxième plus importante d’Allemagne – continue de faire des vagues. Et celles-ci viennent d’emporter la manifestation, prévue pour le 7 juillet. Les organisateurs ont en effet annoncé… l’annulation de la ColognePride. Mais c’est une nouvelle parade qui prendra sa place, exactement à la même heure et au même endroit: la Parade pour la diversité.
Quitte à solliciter la réinscription de tous les participants déjà annoncés, ce tour de passe-passe a permis d’empêcher le parti xénophobe (et encore récemment ouvertement antigay) Pro-Köln de s’immiscer dans le défilé. De nouveaux statuts et un nouveau réglement ont été adoptés à la hâte par l’Assemblée générale de l’association organisatrice. Quant aux valeurs de la nouvelle parade, elles citent explicitement l’opposition au «populisme, à l’extrémisme de droite, au racisme, au nationalisme, à l’islamophobie, à l’antisémitisme, aux idées antidémocratiques, homophobes, transphobes, sexistes, celles qui rabaissent les femmes et glorifient à la violence.» Histoire de n’oublier personne.
«Victimes de la dictature des médias»
«L’inscription des populistes de droite était une forme de propagande agressive, qui ne visait qu’à attirer l’attention et susciter des contre-manifestation», a expliqué Pascal Siemens, membre du comité, à Queer.de. Il a souligné que Pro Köln sautait sur toutes les occasions pour s’ériger en victime de la soi-disant dictature des médias ou du politiquement correct. D’ailleurs, le parti a annoncé avec satisfaction avoir «atteint ses objectifs politiques en ouvrant le débat», notamment sur le thème des agressions perpétrées par des délinquants d’origine musulmane contre les gays – qu’il espérait faire fructifier lors de la Pride. La recette a déjà fait ses preuves, non loin de Cologne, aux Pays-Bas.