Si le « B52 » ne s’était pas affiché « gay friendly » dès son ouverture, en octobre dernier, son statut a depuis évolué « par la force des choses », explique Grégory Scarbonchi, qui gère l’établissement avec son mari, « rue de Provence » à Sisteron.
Le couple se plaint notamment d’injures discriminatoires. Plusieurs clients l’ont confirmé : les « rumeurs » qui couraient dans la commune, ont fini par faire fuir la clientèle.
Les gérants pressentent une campagne de boycott : « En gros si on vient chez nous on est étiquetés PD. Ceci alors que nous accueillons tout le monde et pas exclusivement des homosexuels. »
Grégory a aussi entendu, dans un bar voisin, un employé de la mairie s’écrier, en référence à son établissement : « allons boire un coup chez le PD d’à côté ». Il a donc choisi de déposer plainte en gendarmerie et « d’afficher » les couleurs, « pour faire taire les réflexions ». Le B52 est ainsi devenu le premier « bar gay » des Alpes-de-Haute-Provence, mais « ouvert à tous évidemment ».
La clientèle s’est fidélisée, mais avec les propos homophobes, l’un des animateurs de soirée, qui intervient les jeudis dans le bar, a également reçu des menaces, via mail, pour le mettre « en garde » : « tu bosses pour des gros PD, fais attention si on te coince ». Ça n’aura fait que « renforcer ma volonté », a confié l’animateur sur France 3.
Lionel Py, vice-président d’Equality, s’est avoué « troublé » de la situation et que ce genre de choses puisse encore avoir lieu, particulièrement à Sisteron « une ville ouverte où je me suis moi-même marié avec mon compagnon ».