Le tribunal d’Amiens a condamné, le 4 octobre, deux parents de Harbonnières à huit et dix mois de prison avec sursis probatoire pour violences et insultes homophobes envers leur fils, Lucas, après qu’il a révélé son homosexualité. Le jeune homme, désormais majeur, a été victime de maltraitances physiques et psychologiques, conduisant à une rupture totale avec sa famille.
Les faits, signalés en avril par l’assistante sociale de son lycée, révèlent des propos et comportements injurieux récurrents. La mère a minimisé la situation en mettant en avant des différends liés à l’apparence de Lucas. Ce ne serait pas l’homosexualité qui posait problème, mais plutôt son style jugé « arrogant », avec maquillage et accessoires. Tandis que le père a exprimé « sa honte » d’avoir un fils gay, « ce qu’il redoutais de pire dans la vie ».
Le Tribunal a ordonné aux parents de suivre un accompagnement thérapeutique et de verser 1 500 € de dommages-intérêts à leur fils. L’avocat de la défense a souligné sur France Bleu Picardie que, dans certaines régions rurales comme celle où vit la famille, l’homosexualité reste un sujet tabou.
Lucas, aujourd’hui suivi psychologiquement, a quitté le domicile familial, constatant que ses parents n’ont pas su l’accepter ou l’accompagner dans l’affirmation de son identité. La procureure a également rappelé la difficulté, pour un jeune en pleine découverte de son orientation sexuelle, d’être rejeté par son entourage, notamment dans un contexte familial dénigrant.
« Cette affaire souligne à nouveau l’importance de sensibiliser les parents, déconstruire les préjugés, d’expliquer les enjeux psychologiques liés à l’acceptation de soi, et de créer un environnement familial plus bienveillant », insiste Terrence Khatchadourian, secrétaire générale de STOP homophobie. « Les parents, souvent influencés par des normes culturelles ou sociétales, peuvent réagir maladroitement, voire violemment, sans une compréhension adéquate. L’intervention d’experts aide à prévenir les violences, favorise le dialogue et assure le bien-être émotionnel des jeunes LGBTQIA+ ».
Nous envoyons tout notre soutien à Lucas dans cette épreuve.