Amiens et Paris, villes les plus engagées contre l’homophobie !

Amiens et Paris sont les villes qui s’engagent le plus contre l’homophobie, alors que Boulogne-Billancourt et Courbevoie (Hauts-de-Seine) sont les moins actives, selon un baromètre publié mercredi par deux associations de lutte contre les discriminations.

Selon ce classement, le premier du genre, réalisé par République et Diversité et le Comité Idaho (International day against homophobia and transphobia), Amiens et Paris arrivent en tête ex-aequo, devant Nancy, Toulouse et Montreuil. En fin de liste figurent Toulon (46e), Nîmes (48e), Boulogne-Billancourt et Courbevoie (49e ex-aequo).

Dans les grandes villes, l’engagement contre l’homophobie est variable: Nantes (6e), Strasbourg (7e), Montpellier (10e), Lyon (16e) et Lille (17e) devancent Nice (21e), Marseille (23e) et Bordeaux (26e), selon l’étude, qui a passé en revue les politiques locales dans les cinquante plus grandes municipalités de France en 2012.

Les villes ont été évaluées sur leurs politiques internes (ressources humaines, formation) et leurs actions publiques (soutien aux associations, état-civil, prises de position publiques, éducation, prévention sida, action sociale, etc). Les données ont été recueillies à partir des réponses des villes et des associations locales, ainsi que d’enquêtes sur le terrain et sur internet.

Quatre villes seulement « ont la moyenne » et près de trente « ont une note inférieure à 10/100 », relève le baromètre. Près de dix villes ont une note nulle, voire négative, « villes dans lesquelles les maires ne font rien contre l’homophobie, voire donnent plutôt l’impression d’agir en faveur de l’homophobie ».

« Le clivage gauche/droite joue un rôle important », selon l’étude. « Cependant, parmi les dix premières villes, figure Nancy (3e position) dont le maire, André Rossinot », est membre de l’UDI. « Et parmi les dix villes les plus médiocres figure Dunkerque, dont le maire, Michel Delebarre, est issu du Parti socialiste. Il n’y a donc pas de fatalité ».

« On pourrait penser que les grandes villes seraient plus +gay friendly+, et les petites villes de province forcément plus conservatrices ». Or Amiens, 28e ville plus peuplée de France, « devance de loin Marseille, Lyon, Bordeaux, Lille », souligne le baromètre. « Pareillement, il serait faux de penser que les villes de banlieue sont forcément indifférentes aux questions gaies et lesbiennes : Boulogne-Billancourt et Courbevoie sont à la traîne, mais Montreuil est en 5e position ».

« La situation est extrêmement préoccupante », mais « les maires disposent de leviers considérables pour mettre en place des politiques d’égalité », estiment les deux associations, qui éditent pour l’occasion un « Guide des bonnes pratiques contre l’homophobie à l’usage des maires de France ». Elles recommandent, entre autres, « un engagement visible du maire », « la nomination d’un(e) adjoint(e) chargé(e) de la lutte contre les discriminations, disposant de moyens significatifs » et d’établir un « lien, essentiel, avec les associations » qui combattent l’homophobie.

Lors de la présentation des résultats, le président de République et Diversité, Louis-Georges Tin, qui compte actualiser ce baromètre tous les deux ans, a revendiqué une démarche de « notation citoyenne ». Une des six membres du jury, l’ex-ministre UMP de la Santé Roselyne Bachelot, a estimé que « ce palmarès doit être un début d’action ».

Conseiller de Bertrand Delanoë (PS), Philippe Lasnier s’est félicité des bons résultats de la capitale, assurant que la municipalité ne « baissait pas les bras » devant la recrudescences des actes homophobes.

Le maire UMP de Courbevoie, Jacques Kossowski, a lui dénoncé « un jugement (qui) ne s’appuie sur aucun fait concret ». « Jamais aucun trouble lié à l’homophobie n’a été relevé à Courbevoie », a ajouté l’élu, qui a rappelé s’être engagé à « marier les couples homosexuels » si la loi sur le mariage gay était adoptée.

Contacté, le maire de Boulogne-Billancourt n’a pas souhaité s’exprimer.