Les monarchies pétrolières du Golfe songent à interdire le séjour des expatriés homosexuels.
Dans un communiqué, l’organisation de défense des droits de l’Homme précise que le projet prévoit d’introduire, dans le cadre des examens médicaux exigés de certains immigrants, un test obligatoire censé déterminer leur orientation sexuelle, afin d’interdire toute personne jugée homosexuelle ou transsexuelle d’entrer dans une monarchie du Golfe. Ce projet, évoqué le 7 octobre par un responsable du ministère koweïtien de la Santé, Youssef Mendkar, devra être discuté par des représentants des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), lors d’une rencontre prévue le 11 novembre à Oman, indique Amnesty, ajoutant qu’il est «scandaleux et doit être abandonné».
«Cette proposition ne fera que stigmatiser davantage ceux qui souffrent déjà de niveaux extrêmement élevés de discrimination et d’abus en raison de leur orientation sexuelle réelle ou perçue», prévient Philip Luther, directeur d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du nord. Il estime que les autorités koweïtiennes doivent «veiller à ce que les gens ne soient pas harcelés et maltraités pour ce qu’ils sont» et «abroger les lois qui criminalisent les relations sexuelles entre adultes consentants». Selon lui, les autorités du CCG «doivent rejeter toute proposition visant à introduire des examens médicaux discriminatoires pour évaluer l’orientation sexuelle des personnes (…) entrant dans leur pays». «C’est un affront au droit humain fondamental à la vie privée», poursuit Philip Luther.
Le Koweït, comme les autres monarchies du CCG, interdit les relations homosexuelles, dont les auteurs encourent jusqu’à 10 ans de prison. Outre le Koweït et Oman, le CCG regroupe aussi l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis et le Qatar.
AFP