Plus d’une centaine d’ONG bulgares et internationales, dont STOP homophobie, ont lancé un appel urgent aux institutions européennes pour qu’elles interviennent face à la nouvelle loi « anti-propagande LGBT » en Bulgarie, ratifiée par le président Roumen Radev ce jeudi 15 août.
Le texte, proposé par des partis d’extrême droite et pro-russes, interdit toute discussion ou matériel éducatif concernant l’orientation sexuelle « non traditionnelle » et l’identité de genre « autre que biologique » dans les écoles. Il s’agit d’une atteinte directe aux droits fondamentaux des personnes LGBTQIA+ et d’une violation des principes de l’Union européenne.
Une loi qui indigne
L’adoption de cet amendement par le Parlement bulgare le 7 août a déjà provoqué une vague d’indignation à travers l’Europe. Le Conseil de l’UE avait demandé à Roumen Radev de ne pas le signer, en l’encourageant plutôt à lutter contre la discrimination et la rhétorique hostile envers les personnes LGBT+, surtout à l’approche des élections. Malgré cela, le président a ignoré ces appels.
Pour les ONG, cette loi ne cible pas seulement la communauté LGBTQIA+, mais menace aussi les valeurs démocratiques que l’Union européenne s’efforce de promouvoir. En interdisant les discussions sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre dans les écoles, le gouvernement bulgare porte atteinte à la liberté d’expression et à une éducation inclusive, des droits fondamentaux garantis par les conventions internationales signées par la Bulgarie.
Un appel à une réaction ferme
Les organisations demandent à la Commission européenne d’engager une procédure d’infraction contre la Bulgarie pour violation des droits fondamentaux. Elles appellent également le Parlement européen à condamner publiquement cette loi et à soutenir les militants bulgares qui luttent contre cette répression. Elles mettent en garde contre le risque que d’autres gouvernements de la région suivent l’exemple bulgare, déjà inspiré par des législations similaires en Hongrie et en Russie, où les droits LGBTQIA+ sont de plus en plus restreints.
L’Europe face à ses divisions
La situation en Bulgarie souligne les profondes divisions qui persistent en Europe sur les droits des personnes LGBTQIA+. Alors que certains pays membres ont fait des progrès notables, d’autres, comme la Bulgarie, semblent reculer sous l’influence de mouvements politiques conservateurs et nationalistes.
La « lutte » contre cette loi bulgare est donc cruciale. Elle définira si l’UE peut véritablement se positionner comme un bastion des droits humains et de la dignité pour tous, indépendamment de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre.