« Il est temps que le gouvernement indonésien songe à révoquer la licence de de cette chaîne en Indonésie, dans la mesure où son idéologie est contraire à la notre », a déclaré ce 4 juillet à l’AFP Anwar Abbas, le chef du département des affaires économiques de Muhammadiyah, deuxième organisation musulmane du pays.
« Si leur commerce consiste à renforcer la communauté LGBT, il est de notre droit d’appeler les musulmans à ne pas consommer chez Starbucks, de façon à ce que les rentrées ne soient pas utilisées pour renforcer leur campagne », a également indiqué Yunahar Ilyas, autre dignitaire de l’organisation et l’un des dirigeants du Conseil des oulémas, la plus haute instance religieuse du pays.
Des prises de position qui font écho à des appels similaires de boycott le week-end dernier en Malaisie, autre pays d’Asie du Sud-Est à majorité musulmane, où le mouvement ultra-conservateur Pribumi Perkasa Malaysia a demandé au gouvernement de réexaminer les licences commerciales accordée à toutes les sociétés favorables au mariage entre personnes de même sexe.
Malgré l’hostilité croissante à l’égard des LGBT, l’homosexualité n’est pourtant pas illégale en Indonésie, outre la province conservatrice d’Aceh, qui applique la loi islamique. En mai dernier, deux jeunes hommes de 20 et 23 ans y ont été condamnés pour la première fois à 83 coups de canne chacun, après avoir été reconnus coupables de relations charnelles.
En Malaisie par contre, l’amour entre personnes du même sexe est officiellement passible de peines de prison, de châtiments corporels là encore ou d’amendes. Le site du ministère de la Santé a d’ailleurs organisé en juin un concours de vidéos sur « les pratiques de vie saine », offrant jusqu’à 1.000 dollars aux meilleurs films de prévention de l’homosexualité, qualifiée de « confusion des genres ».
Quelques jours plus tard, un adolescent de 18 ans, T. Nhaveen, sera tabassé, brûlé et violé, pendant plusieurs heures, par huit de ses camarades de lycée qui le trouvaient trop « efféminé ».
Souffrant de graves lésions cérébrales, il est décédé dans le coma à l’hôpital, où des centaines de personnes indignées se sont rassemblées pour réclamer justice. Cinq de ses assaillants ont été arrêtés.
Anne V. Besnard
stophomophobie.com