La police arménienne a retiré jeudi son projet de loi controversé visant à interdire toute promotion publique des relations sexuelles « non traditionnelles » dans le pays, quelques jours après l’avoir fait circuler à travers internet.
Les modifications proposées au Code des infractions administratives d’Arménie envisageaient de lourdes amendes pour les personnes physiques et morales propageant l’homosexualité. La police invoquait la nécessité de protéger « le modèle de la famille traditionnelle arménienne » contre « des phénomènes extra-terrestres à la mentalité nationale arménienne ».
Le projet de loi a provoqué des préoccupations de certains activistes des droits civils après avoir été posté sur le site Internet de la police plus tôt cette semaine. Les autorités d’Erevan risquaient aussi une réaction négative de la part des gouvernements occidentaux et des groupes de défense des droits de l’homme. Ces derniers ont vivement critiqué une loi similaire qui a été adoptée récemment en Russie.
Ashot Aharonian, un porte-parole de la police, a pourtant affirmé que le projet de loi n’a pas été retirée sous la pression intérieure ou extérieure. Il a dit que le chef de la police arménienne, Vladimir Gasparian, a ordonné son retrait de l’ordre du jour en raison de ses « lacunes » exposés par les critiques et le fait que la question n’est pas une priorité pour la police en ce moment.
S’exprimant au service arménien de RFE / RL (Azatutyun.am), Ashot Aharonian a également affirmé que le service juridique de la police nationale a rédigé ces amendements en réponse aux nombreuses lettres d’Arméniens inquiets de ce qu’ils considèrent comme une croissance des manifestations publiques de l’homosexualité. Il a dit que les autorités arméniennes n’avaient pas l’intention de sévir contre les minorités sexuelles.
Mamikon Hovsepian, le chef de l’ONG Karik (Besoin) faisant la promotion de la tolérance LGBT en Arménie, a suggéré que l’influence indirecte de Russie a contribué à la rédaction du projet de loi. « C’est certainement l’ombre de la Russie. Nous vivons dans l’ombre de la Russie » a-t-il dit.
« Les policiers tentent d’améliorer leur réputation aux yeux du public », a spéculé un autre militant, Sevak Kirakosian. Il a déclaré que l’interdiction proposée de la « propagande gay » pourrait être aussi une tentative du gouvernement pour détourner l’attention du public des problèmes socio-économiques.
L’Arménie et la majorité des autres anciennes républiques soviétiques ont décriminalisé l’homosexualité dans les années 1990, mais l’hostilité envers les gays et les lesbiennes demeure élevé. Sans surprise, certaines ONG arméniennes ont ouvertement exprimé leur soutien à l’initiative de la police.
L’une d’elles, l’Organisation Arménienne pour la Défense des Droits constitutionnelle, a indiqué dans un communiqué que le projet de loi ne portait pas atteinte aux droits humains. « Personne ne veut d’empêcher quiconque d’avoir un tel mode de vie… Mais il y a beaucoup de gens qui ne veulent pas que ce mode de vie leur soit imposé et ainsi qu’à leurs enfants qui regardent la télévision ».
Aidez nous à dénoncez les conséquences des lois contre la « propagande » gay en Russie. Nos réactions dans le monde commence à affecter le régime politique de Monsieur Poutine.
Plus le nombre de noms recueillis sera élevé, plus la probabilité d’une action contre les lois homophobes russes, de la part du Comité international Olympique grandira, c’est pourquoi il est important de signer et de faire circuler les pétitions sans modération.
Avec le collectif des Démocrates Arméniens (armeniens.net)