Paul A. est un jeune homme pétillant, pertinent et très consciencieux. Perméable aux sentiments, il a également subi l’homophobie.
« Ma sensibilité m’a souvent trahi. Et comme j’étais un peu plus efféminé, au collège j’ai servi à certains de bouc-émissaire. Je n’ai jamais cherché à jouer la provocation, je pense même avoir été plutôt discret. Une fois, dans un jardin public, j’étais avec mon ami, allongés l’un à côté de l’autre, sans même que l’on se touche et on s’est fait aborder par un père de famille qui était accompagné de son gamin. Il nous a expliqués qu’il n’avait rien contre nous mais ne pouvait pas tolérer que nous soyons ainsi devant son fils. Que nous soyons comment ? Nous ne faisions absolument rien et nous n’avons même pas tenté la querelle mais rapidement, son ton est monté. Il s’énervait seul et son propos était très franchement malsain. Nous avons préféré partir sans faire de scandale, tout le monde nous regardait. Et puis, nous avons remarqué qu’un monsieur plutôt âgé, qui était également dans le parc, nous observait. Il s’est approché pour nous expliquer qu’il était également homosexuel et qu’en son temps, il avait également subi ce genre d’humiliations. Il pensait qu’avec le temps, les choses avaient changé. Il nous a souhaité le meilleur et c’était émouvant. J’aimerais aussi penser qu’avec le temps, les choses évolueront vraiment, question mentalité. Deux hommes qui se tiennent la main, se font un bisou, ou marchent l’un à côté de l’autre ne devraient pas justifier autant de violence gratuite.
Nous avons même été lapidés une fois. Nous venions d’échanger avec mon petit ami, une très brève marque d’affection, en nous serrant l’un contre l’autre. Ça n’a pas plu ! Et on s’est ramassé des jets de pierres de personnes qui étaient là, dans cette rue, et qui nous avaient vu. Je n’ose imaginer alors ce qui se passe dans ces pays qui n’ont pas de loi pour protéger les LGBT. Je suis choqué par tous ces jeunes qui témoignent de leurs souffrances sur les réseaux, qui sont rejetés, ou qui ont du mal à s’affirmer. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui, par contre, me soutiennent. Et ça, c’est merveilleux. Voilà pourquoi, je suis plutôt actif depuis quelques années en ce qui concerne les questions d’égalité de droits pour tous. J’ai tenu à contribuer à ma façon à lutter contre l’homophobie.
Je suis un panda LGBT : je crois en l’amour et je sais que je ne suis pas tout seul
Paul nous a ainsi envoyés des croquis de son travail et puis, cette main, colorisée en mode « arc-en-ciel » inspirée de notre logo officiel, qu’il a intitulée « I’m a panda ».
« Je crois en l’amour et au Prince charmant… on m’avait dit un jour que j’étais de ces individus en voie de disparition : un panda LGBT. J’ai adopté ! »
Paul a souhaité s’investir à nos côtés et défendre les personnes discriminées ici et ailleurs qui ont besoin de soutien. Nous avons décidé d’un partenariat et d’une collection de tee-shirts, dont les bénéfices seront également reversés à d’autres associations, qui se sont engagées dans des procédures pour la défense de nos droits, à la réalisation de projets, des campagnes de prévention, d’éducation… et nous permettra également d’aider des personnes persécutées et qui risquent la prison en raison de leur orientation sexuelle notamment, à pouvoir obtenir des papiers pour s’expatrier de ces contrées menaçantes et peut-être aspirer à une nouvelle vie.
Alors merci à toutes et à tous et à Paul, pour ses engagements et convictions.