Le porte-parole des députés UDI votera contre tout le texte si la PMA est adoptée

Le porte-parole des députés UDI Jean-Christophe Lagarde a affirmé mardi qu’il voterait contre l’ensemble du texte instaurant le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe, deux points sur lesquels il est d’accord, au cas où un amendement sur la PMA serait adopté.

Sur ce projet de loi, pour lequel « il y aura liberté de vote » des députés du parti de Jean-Louis Borloo, Jean-Christophe Lagarde a jugé lors d’une conférence de presse qu’il serait « indécent que des partis politiques dictent leur position à des parlementaires parce que c’est une conception intime de la société ».

« A titre personnel », ce député de Seine-Saint-Denis a annoncé qu’il voterait « pour le mariage pour les couples homosexuels et pour l’adoption » mais « contre la PMA, qui n’a rien à faire dans ce texte car cela ne relève pas du Code civil mais de la santé publique ». « Si l’amendement (sur la PMA) est voté, je voterai contre l’ensemble du texte après avoir voté l’article sur le mariage et l’adoption », a-t-il précisé.

Et Jean-Christophe Lagarde de fustiger la « lâcheté du président de la République que de dire que le gouvernement n’aura pas de position » sur l’amendement PS visant à intégrer la possibilité de procréation médicalement assistée (PMA) dans le projet de loi sur le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe.

A ses yeux, le chef de l’Etat agit ainsi « sous pression de sa majorité » et « parce qu’il est incapable de répondre à Florange, de régler Aulnay-sous-Bois, de limiter l’explosion du chômage ». « On nous sort deux ‘compensations’, entre guillemets, la chasse au Depardieu et la PMA dont il disait ne pas vouloir. Le projet tel qu’envisagé pouvait être accepté par la société, mais là s’ouvre un champ dangereux qui va plutôt faire reculer l’intelligence dans ce pays », a lancé Jean-Christophe Lagarde.

Il a souligné que « la PMA ouvre un champ de questions incalculable ». « Si on autorise la PMA aux couples de femmes homosexuelles, pourquoi l’interdire aux couples hétérosexuels fertiles, comme c’est le cas aujourd’hui? Et si l’on autorise aux couples hétérosexuels fertiles, on va vers le risque d’eugénisme. Serait-ce pour les femmes, mais pas les hommes, sinon la question de la gestation pour autrui, encore plus absurde et scandaleuse, serait immédiatement posée. Est-ce que cela doit être remboursé par la Sécurité sociale, car ce n’est pas une maladie? Mais si cela n’est pas remboursé, à quoi cela sert-il de l’introduire dans la loi puisqu’il est possible de le faire dans des pays voisins à vos frais? », a-t-il dit.

(Source AFP)