Nous sommes unis 🇫🇷 : Une minute de silence en hommage aux victimes de l’attentat de Nice (VIDEO)

Alors que les premiers permis d’inhumer ont été délivrés dimanche aux familles de victimes, l’enquête se poursuit ce lundi pour établir les motivations de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui a fait 84 morts, dont dix enfants et adolescents, sur la Promenade des Anglais le soir du 14 juillet.

Deux nouvelles victimes ont été identifiées : un Américain, Nicolas Leslie, 20 ans et étudiant à l’Université de Berkeley, et une Brésilienne, Elizabeth Cristina de Assis Ribeiro. Sa fille, Kayla, 6 ans, faisait déjà partie des morts.

Dimanche, le bilan du parquet faisait également état de 49 blessés toujours en urgence absolue, dont 29 en réanimation, avec pronostic vital engagé pour 18 d’entre eux, et 207 personnes en urgence relative. 35 victimes ont été formellement identifiées. Et plusieurs personnes restent disparues, comme en témoignent les photos récemment postées avec le hashtag « Nice recherche » sur les réseaux sociaux.

Le deuil national de trois jours décrété samedi culminera ce lundi à midi avec une minute de silence. Les fleuristes niçois ont prévu de recouvrir toute la partie souillée de la promenade de bouquets en mémoire des enfants, des femmes et des hommes qui ont perdu la vie ce jeudi soir de Fête nationale.

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Parmi les autres éléments collectés par l’AFP sur ces vies brisées :

– Laura B., 13 ans et demi, de Nice. « J’ai perdu ma fille jumelle », a confié son père, Jacques, à BFMTV. « Elle ressemble comme deux gouttes d’eau à sa sœur. Quand je la verrai, j’aurais l’impression de la voir », a-t-il ajouté des larmes dans la voix.

– David Bonnet, 44 ans, pisciculteur. Originaire de Nérondes, dans le Cher, ce père d’une jeune fille de 21 ans s’était installé dans les Alpes-Maritimes à Roquebillière (50 km de Nice) avec sa nouvelle compagne, légèrement blessée dans l’attentat. Il était par ailleurs le fils du premier adjoint au maire de Nérondes. « C’est une famille qu’on connaît bien », a confirmé à l’AFP le maire de cette commune de 1.600 habitants, Roland Gilbert. « Tout le monde est sous le choc, je n’ai pas de mot ».

– Yanis C., 4 ans. Ce garçonnet facétieux et « très en avance » était « un fripon, une canaille, toujours souriant », a raconté son père Michaël à Nice Matin. Celui-ci a juste eu le temps de saisir sa femme par le bras pour éviter le camion, jeudi soir sur la Promenade des Anglais. Yanis qui jouait avec d’autres gamins à quelques mètres de là n’a pas eu cette chance. Installée à Nice depuis trois ans, la famille est originaire de Grenoble, et devrait y retourner définitivement, selon le quotidien.

– Linda Casanova Siccardi, 54 ans, touriste suisse. Cette inspectrice des douanes se trouvait en vacances sur la Côte d’Azur avec son mari Gilles, un Français qui a survécu à l’attentat, selon la mairie d’Agno (Tessin, sud), ville dont elle était originaire. Le couple n’avait pas d’enfant.

– Fatima Charrihi, Marocaine de 62 ans, mère au foyer de huit enfants (dont une fille morte de la varicelle à l’âge de trois ans, selon Nice Matin). Elle était arrivée à Nice à l’âge de vingt ans pour rejoindre son mari maçon et avait été femme de ménage. Portant le voile, elle était décrite par son fils Hamza comme « très pieuse et pratiquante ». Elle « pratiquait un islam du juste milieu. Un vrai islam (…), pas celui des terroristes », a-t-il dit à L’Express, la qualifiant dans Nice Matin de « maman extraordinaire ».

– Magdalena et Marzena Chrzanowska, 21 et 20 ans, deux soeurs de nationalité polonaise. Elles étaient en vacances à Nice avec leurs deux autres soeurs qui ont survécu, a indiqué à l’AFP le Père Jan Antol, curé de leur paroisse à Krzyszkowice un village de 2.100 habitants dans le sud de la Pologne. « Elles étaient formidables, très appréciées. Elles aidaient leur père depuis qu’il était veuf. Leur mère est morte il y a quatre ans », a dit le Père Antol, ajoutant que leur père était « traumatisé ».

– Sean Copeland, 51 ans, touriste américain. Ce père de famille du Texas, salarié d’une société informatique, a été tué avec son fils Brodie, âgé de 11 ans. Selon le quotidien texan American-Statesman, les Copeland passaient des vacances en famille à Nice, après avoir visité Pampelune et Barcelone, en Espagne. Le club de baseball Hill Country, à Austin, dans lequel jouait Brodie, a posté une photo du jeune garçon sur la plage de Nice, envoyée quelques heures avant l’attentat, avec ce commentaire: « personne ne mérite ce type de destin, surtout pas une famille aussi formidable ».

– Roman Ekmaliyan, 56 ans. Géorgien d’origine arménienne, cet homme d’affaires vivait en Belgique. « C’était un homme très intelligent, dans tous les domaines, intéressé par l’histoire, la politique … C’était utile et intéressant de discuter avec lui », se souvient l’archiprêtre de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, Andrey Eliseev.

– Christine Fabry, 67 ans, et son compagnon Hugues Mismack, 49 ans, venus en famille de Puget-sur-Argens (Var). La fille de Christine, Caroline Villani, 44 ans, a été blessée, son fils cadet, 14 ans, est hospitalisé dans un état critique à Nice, l’aîné André, 17 ans, est porté disparu, de même que son oncle Bruno Villani, a indiqué à l’AFP Edith Blondel, adjointe au maire de Puget-sur-Argens.

– Timothé Fournier, 27 ans, buraliste à Paris. Il est mort en protégeant sa femme, enceinte de sept mois, qu’il a poussée sur le côté juste avant que le camion le percute, a raconté à l’AFP Anaïs, l’une de ses cousines. « C’était une crème de bonté, un jeune homme rêveur mais qui était toujours là pour sa femme et son futur enfant ».

– Emmanuel Grout, 48 ans, commissaire de police. Numéro 2 de la police aux frontières (PAF) des Alpes maritimes, en charge notamment de la gestion policière de l’aéroport de Nice Côte d’Azur, il n’était pas en service au moment de l’accident. Selon Le Point, il était venu assister au feu d’artifice avec sa compagne, elle-même commissaire de police, et la fille de cette dernière, quand il a été fauché par le camion.

– Mehdi H., 12 ans. Le jeune garçon était le fils d’un arbitre de football niçois qui a également perdu sa belle-soeur dans l’attentat. La soeur jumelle de Mehdi est dans le coma, a indiqué à l’AFP Gilles Ermani, président de la Commission des arbitres de la Côte d’Azur à la Fédération française de football.

– Kayla, 6 ans. Suisse d’origine brésilienne, la fillette habitait à Yverdon-les-Bains dans le canton de Vaud. « Repose en paix petite princesse », « j’ai toujours l’image de la petite avant les vacances super souriante, elle nous manquera beaucoup » : sur la page Facebook d’un groupe d’habitants de la ville, des dizaines de messages de condoléances étaient adressés à la famille. Présente sur les lieux de l’attentat, la mère de Kayla était pour l’heure portée disparue. Le père et les deux autres enfants qui se trouvaient également sur place sont « hospitalisés et choqués », ont précisé les autorités du canton.

– Olfa Bent Souayah Khalfallah, jeune Tunisienne née en 1985, installée à Lyon. Selon le ministère tunisien des Affaires étrangères, elle se trouvait avec son fils de quatre ans, Killian, au moment de l’attentat. Le décès du petit garçon a été confirmé samedi à son père Tahar, qui le recherchait activement depuis la nuit du drame. « Il était vif. C’était une petite bouille toujours en train de rigoler. Il savait ce qu’il voulait. C’était un gamin joyeux, capricieux aussi », a confié Patricia Patapate, une amie, à Nice-Matin.

– Bilal Labaoui, 25 ans, Tunisien. Selon le ministère des Affaires étrangères tunisien, qui a annoncé son décès sur Facebook, il était originaire de la ville de Kasserine, dans le centre-ouest du pays. D’après Le Monde, il se trouvait en compagnie de son grand frère Walid lorsque le camion a surgi. Son frère, indemne, a veillé son corps toute la nuit.

– Robert Marchand, 60 ans, était président et entraîneur du club d’athlétisme de Marcigny en Saône-et-Loire, dont il était originaire. Marié et père d’une fille, il devait assister vendredi à un meeting d’athlétisme à Monaco avec d’autres membres de son club, sortis indemnes de l’attaque. Le maire de Marcigny, Louis Poncet, décrit à l’AFP « un homme très dévoué, qui portait les valeurs du sport et qui les inculquait à tous les enfants qu’il entourait. Il a porté notre petit club d’athlétisme à un haut niveau ».

– Natalia Otto, 57 ans, résidant en Belgique. Cette Kazakhe d’origine russe, enseignante à l’école paroissiale d’Anvers, avait deux filles, dont l’une vivait à Nice. Philologue de formation, « Natalia était une femme très intelligente et gentille, très bonne, très croyante », selon l’archiprêtre de la cathédrale Saint-Nicolas de Nice, Andrey Eliseev.

– Michaël Pellegrini et cinq membres de sa famille. 28 ans, professeur d’économie au lycée privé des Récollets, à Longwy (Meurthe-et-Moselle). Sur Twitter, des élèves ont salué sa mémoire, en publiant des photos le montrant riant aux éclats dans sa salle de classe. « On perd un collègue. Ce n’est pas un manque, c’est un trou béant que l’on n’arrivera pas à reboucher de sitôt », a confié l’un de ses collègues.
Lors du drame, le jeune homme se trouvait avec six membres de sa famille, dont cinq sont décédés. Parmi eux: sa mère, Véronique Lyon, assistante maternelle de 55 ans, et ses grands parents maternels, François et Christiane Locatelli, 82 et 78 ans. C’était « une famille estimée, connue, impliquée dans la vie associative », a déclaré Gérard Didelot, maire d’Herserange, localité de la banlieue de Longwy où ils vivaient.
Les deux dernières victimes, Gisèle et Germain Lyon, sont les beaux-parents de Véronique. Âgés de 68 et 63 ans, ils vivaient à Bram, dans l’Aude, et étaient « venus passer une soirée en famille », a raconté la maire de Bram, Claudie Méjean, sur la page Facebook de la municipalité. Leur fils Christophe, ancien président du club de rugby de Longwy, installé à Gattières, près de Nice, est le seul survivant de cette famille: il a perdu dans l’attentat son épouse, ses parents, ses beaux-parents et le fils de son épouse, issu d’une première union.

– Zahia Rahmouni, 70 ans, retraitée algérienne. Originaire de Constantine (est), elle était en visite à Nice chez sa fille, selon les autorités algériennes. Sa fille et son petit-fils, présents aux côtés de la septuagénaire pour le feu d’artifice, ont échappé de peu à la mort, selon des médias algériens : quelques secondes avant le passage du camion, le petit garçon aurait en effet échappé à la vigilance de sa mère, qui aurait couru pour le rattraper, s’éloignant ainsi du lieu de l’accident.

– Mino Razafitrimo, 31 ans, assistante de direction. Installée dans la région niçoise depuis 12 ans, cette mère de famille originaire de Madagascar était venue assister au feu d’artifice avec ses deux enfants, âgés de quatre et six ans. « Tous deux ont survécu », a précisé à l’AFP un proche de la victime, qui précise que la jeune femme était une personne « joyeuse » et « très impliquée au sein de la communauté malgache de Nice ».

– Viktoria Savtchenko, 20 ans, touriste russe. La jeune fille étudiait à l’Université des Finances auprès du gouvernement russe, à Moscou, a indiqué l’établissement dans un communiqué. Elle se trouvait à Nice en vacances avec une amie, étudiante dans la même université. Cette dernière a été blessée aux jambes « sans que son pronostic vital ne soit engagé », d’après le site russe Novosti-24.

– Laurence Tavet, 49 ans. Cette Française mariée à un Algérien originaire de Khenchela, a été tuée avec ses deux petits-enfants, dont Yanis, 7 ans, venus lui rendre visite pour les vacances, a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères.

– Mohamed Toukabri, quinquagénaire tunisien. Originaire de Béja (nord du pays), il travaillait comme mécanicien à Nice, selon le ministère tunisien des Affaires étrangères.

– Amie V., 12 ans, fille d’un journaliste du magazine Ressources. Ce magazine, basé à Nice, a annoncé sur sa page Facebook la mort de l’adolescente : « Toute notre équipe est sous le choc. Les mots dont nous sommes censés être les spécialistes sont soudain vidés de sens ».