« Pour autant qu’il s’agisse bel et bien de lui, ce qui n’a pas pu être vérifié à l’aide de caméras, à notre connaissance, pourquoi donc Salah Abdeslam aurait-il traîné dans plusieurs bars gays de Bruxelles, à la fin du mois d’octobre dernier ?, s’interroge le site lalibre.be qui indique que l’homme aurait été identifié à quatre ou cinq reprises, dans ces lieux branchés, prisés par la communauté homosexuelle. Selon leurs informations, des gérants ont d’ailleurs été auditionnés, lundi, à ce sujet. Etait-il en repérage ?
Il semblerait que sa présence puisse plutôt trouver une explication dans le trafic de documents orchestré par son frère, Brahim, qui s’est fait exploser, vendredi, lors des attaques, boulevard Voltaire à Paris.
« Dans ces bars, fréquentés par des gens peu méfiants, il n’est pas très compliqué de piquer des portefeuilles, nous dit notre interlocuteur. Il se fait que de nombreux vols de cartes d’identité, permis de conduire, etc. ont précisément été commis à cette période dans ces endroits. »
Attentats de Paris : Salah Abdeslam aurait été vu en octobre dans plusieurs bars gays bruxellois https://t.co/M5PXFFXEQ1
— lalibre.be (@lalibrebe) 19 Novembre 2015
L’hypothèse du repérage de lieux à faire exploser n’est pourtant pas exclue. En France, le Syndicat national des entreprises gaies, le Sneg&Co, en appelait, mercredi, à la prudence dans le milieu, après avoir précisé que plusieurs bars ont fermé leurs portes le week-end dernier, comme en Belgique d’ailleurs :
« Les auteurs des attentats de vendredi soir ont pris pour cible des lieux qui illustrent notre mode de vie et témoignent de notre liberté de nous réunir pour boire un verre, partager un repas ou encore danser. Ces lieux, ce sont les nôtres, ceux que nous exploitons et dans lesquels nous accueillons notre clientèle… Cela passe par une sécurité renforcée, aux abords et à l’intérieur de nos lieux ; par la solidarité entretenue entre exploitants d’une même zone pour une surveillance optimisée ; par la participation des services de police que le SNEG & Co a d’ores et déjà officiellement sollicité auprès de la Préfecture de Police ; par l’aide de l’Etat pour les établissements les plus modestes qui pénalisés comme l’ensemble des lieux, doivent pouvoir compter sur une aide des pouvoirs publics. »
Du côté du Syndicat belge, « il n’y a pas de communiqué du type de celui du Sneg qui soit à l’ordre du jour », souligne sur lalibre.be Frédéric Boutry, chargé de mission pour le secteur gay et lesbien pour Visit Brussels : « Aucune recommandation, et encore moins aucun ordre de fermeture d’établissement ou d’annulation d’événement n’a été officiellement donné, que ce soit par le ministère de l’Intérieur ou d’où que ce soit. Cela dit, il y a une vigilance accrue, avec notamment des fouilles minutieuses aux entrées. Depuis vendredi, tout est beaucoup plus calme, c’est évident, mais il faut continuer à vivre. Nous sommes bien sûr une cible facilement attaquable. Pour ces terroristes, il ne fait aucun doute que nous faisons partie de la lie de la société, “The pervert crowd”. Quand on réfléchit, au niveau du terrorisme, il est vrai que, en un, il y a les Heavy metal et en deux, les homosexuels. »