En juin 2019, la Cour suprême brésilienne votait pour la criminalisation de l’homophobie, érigée en délit équivalent à celui de racisme, sans toutefois l’étendre aux comportements et injures commis envers une personne privée. Seules les discriminations à l’encontre de la communauté LGBT+ dans son ensemble étaient sanctionnables. Désormais, les injures à caractère homophobes seront passibles d’une peine de deux à cinq ans de réclusion.
La décision a été adoptée par neuf voix contre une par les magistrats de la haute juridiction, lors d’un vote en ligne qui s’est clôturé dans la nuit du lundi au mardi 22 août.
Jusqu’à présent, de nombreux crimes restaient impunis car la législation était floue. Pour le rapporteur du jugement, Edson Fachin, il s’agit d’un « impératif constitutionnel », pour éviter que les victimes soient « désemparées, privées de protection face aux injures perpétrées » contre des personnes LGBT+.
Un collectif d’associations brésiliennes, dont l’ABGLT, a recensé 228 meurtres LGBT+phobes en 2022 dans le pays, qui compte le plus grand nombre d’assassinats de personnes transgenres au monde ces dernières années : 1741 de 2008 à septembre 2022, loin devant le Mexique (649) ou les États-Unis (375), selon les chiffres de l’ONG Transgender Europe, relayés par l’AFP.