Au Cameroun, seuls deux avocats sur 2000 membres du Barreau, défendent les homosexuels

«L’Afrique a développé ces derniers temps une homophobie qui trouve des enracinements parfois dans la religion, parfois dans les prétendues cultures et traditions», comme l’explique l’avocat Michel Togué, président d’honneur du festival Massimadi, dans une interview accordée à « radio-canada », à l’occasion de son passage à Montréal.

Me Togué a déjà vu leur culpabilité s’établir sur la base d’un simple texto, d’un habillement ou de la consommation du Baileys, vu comme une «boisson de femmes».

Me Togué a reçu des menaces. Il a vu plusieurs fois son cabinet cambriolé. Il a dû mettre son épouse et ses quatre enfants à l’abri aux États-Unis. Reçu en 2013 par l’ex-secrétaire d’État Hillary Clinton, qui a souligné son travail, il aurait pu se faire offrir un asile doré lui aussi, mais il a décidé de rester dans son pays :
«Je continue parce que c’est une sorte de devoir, dit-il. J’ai compris que sans moi, ces gens n’auraient pas de défense du tout.»

Le festival « Massimadi » (le mot est une abréviation de deux insultes homophobes en créole: «massissi» et «madivine») présente à Montréal, du 17 au 28 février 2015, des films, courts-métrages ou documentaires afro-caribéens sur les réalités des LGBT, marquées par le sceau de la discrimination.