Au Nigeria, sept homosexuels présumés libérés sous caution

Sept hommes détenus pour avoir enfreint la loi qui interdit l’homosexualité au Nigeria ont été libérés sous caution dans la plus grande discrétion par deux tribunaux islamiques du nord du pays, a annoncé vendredi un responsable de la prison qui les détenait.

Les sept suspects avaient été inculpés avec cinq autres hommes en janvier par la commission de la charia de l’Etat de Bauchi car ils étaient soupçonnés d’appartenir à un club gay pour lequel ils auraient reçu des fonds des Etats-Unis.

Quatre autres hommes ont été condamnés le 6 mars à une amende de 20.000 nairas (100 euros) et 15 coups de fouet.

Un autre suspect, de confession chrétienne, est jugé par un tribunal laïque.

L’homosexualité est interdite par la loi islamique en vigueur dans plusieurs Etats du nord du Nigeria à majorité musulmane. La charia, qui y est appliquée en parallèle du système judiciaire fédéral, prévoit la peine de mort pour les homosexuels, même si celle-ci est rarement, voire jamais appliquée.

Sur le plan fédéral, le président Goodluck Jonathan a promulgué en janvier une loi, critiquée en Occident mais largement soutenue au Nigeria, qui restreint fortement les droits des homosexuels..

« Le tribunal nous a écrit le 11 mars pour nous confirmer que les suspects avaient été libérés sous caution et nous les avons libérés aussitôt », a précisé le responsable de la prison, qui a requis l’anonymat.

Les sept suspects étaient jugés à huit clos depuis qu’ils avaient été attaqués, fin janvier, à la sortie du tribunal par une foule en colère. La police avait dû lancer des gaz lacrymogènes et tirer en l’air pour disperser les manifestants qui réclamaient un procès sommaire et l’exécution des accusés.