L’ancien élu FN à la mairie d’Auxerre a été condamné mercredi 7 mai 2014 en appel à huit mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité pour des violences à l’encontre de partisans du mariage gay. Le tribunal a alourdi la peine infligée en première instance.
Le 16 février 2013, sur le parvis de l’hôtel de ville d’Auxerre, quelques dizaines de manifestants s’étaient rassemblés pour soutenir le projet de loi ouvrant le mariage aux homosexuels. Une altercation avait alors éclaté entre les manifestants et le conseiller municipal FN. Trois personnes, dont une jeune fille de 17 ans, avaient été très légèrement blessées et avaient déposé plainte. La jeune fille a accusé l’élu de lui avoir donné un coup de pied au visage, tandis que les deux autres lui ont reproché de les avoir bousculées.
Selon les victimes et des témoins, Richard Jacob aurait tenu des propos comme « Les pédés au bûcher », « Je ne veux pas de pédés ici, vous devez crever ». L’ancien élu municipal a été exclu du FN.
En première instance, le tribunal correctionnel d’Auxerre avait condamné Richard Jacob à six mois de prison avec sursis, deux ans d’inéligibilité et 2.000 euros d’amende. Le tribunal l’avait uniquement reconnu coupable des violences, et avait jugé nulles les poursuites pour provocation à la haine et à la discrimination.
Richard Jacob avait fait appel. Mais la cour d’appel de Paris a quant à elle retenu cette infraction. Elle a par ailleurs porté à 800 euros le montant des dommages et intérêts que devra verser Richard Jacob à trois associations parties civiles, contre un euro en première instance. Philippe Durand, l’une des victimes, s’est déclaré « satisfait » de la décision de la cour d’appel de Paris, estimant qu’un élu de la République n’aurait « jamais dû agir comme cela ».
Richard Jacob n’était pas présent au délibéré. Contacté par l’AFP, il a jugé la décision « extrêmement sévère ». « Je demandais que justice soit faite, mais ce n’est qu’un copier-coller du premier jugement et on en a rajouté », a-t-il déclaré. Il n’a pas précisé s’il ferait un pourvoi en cassation.