Bartholomé Tecia: un martyr douteux, selon un site de droite !

L’étudiant condamné à mort pour sodomie en 1566 méritait-il une plaque en sa mémoire? Non, répond un historien qui accuse les initiateurs de sa récente commémoration d’avoir camouflé les détails gênants de l’affaire.

«Quand on crée une icône, encore faut-il s’assurer que l’on est bien en présence d’une vierge pure.» Fer de lance autoproclamé de la «lutte contre la pensée unique et le conformisme idéologique», le site LesObservateurs.ch revient sur l’inauguration, le 10 juin dernier, d’une plaque en mémoire de Bartholomé Tecia, l’étudiant piémontais de 15 ans condamné à mort en 1566 pour «l’horrible et détestable crime de sodomie».

Un historien anonyme (par peur des représailles, souffle le fondateur du site, Uli Windisch, dans la «Tribune de Genève») commence par souligner que l’affaire Bartholomé Tecia n’avait rien d’une vérité longtemps cachée, comme l’ont laissé entendre les médias. Les documents étaient disponibles et déjà cités, notamment, dans des travaux sur Théodore Agrippa d’Aubigné. Le futur poète et guerrier d’Henri IV, à l’époque camarade de chambrée de Tecia, était l’un des deux plaignants accusant le Piémontais de viol. Selon l’auteur, ces dépositions attestent de soupçons de «contrainte sexuelle» et de «harcèlement». Dans son dossier de presse, l’association de cadres et chefs d’entreprise gay Network, à l’initiative de la plaque, présente Tecia comme un jeune homme persécuté pour son orientation sexuelle. Son cas, souligne l’organisation, «interpelle sur la situation de discrimination et de persécution dont sont encore victimes des membres de la communauté LGBT à travers le monde».

Condamnable au XVIe, comme au XXIe siècle?
Or, écrit le contributeur de LesObservateurs.ch, «en Suisse, à notre époque, il est a peu près certain que [Bartholomé Tecia] eût fait de la préventive et ait été condamné à une peine privative de liberté, fût-ce avec sursis. […] Innocenter Tecia pour simple fait d’homosexualité au XXIe siècle serait aussi injuste que le contraire au XVIe», ajoute l’historien, qui questionne la participation des autorités municipales et cantonales à l’événement, ainsi que l’empressement des médias à accréditer une version romancée (un «salmigondis mélodramatique») des circonstances du procès et du calvaire du jeune étudiant italien.

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