« L’idée d’organiser un accueil séparé des demandeurs d’asile « holebis » (homosexuel, lesbienne et bisexuel) dans des centres ‘roses’ comme c’est le cas en Allemagne ne me semble pas bonne », a indiqué le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, « hostile à l’idée de réserver un foyer aux réfugiés LGBT », comme c’est le cas en Allemagne.
« Dans notre société, nous n’avons pas construit des écoles et des lieux de travail séparés pour les holebis. Ce serait une très mauvaise idée de créer des ghettos pour certains groupes de personnes car cela conduirait à une ségrégation alors que nous devons travailler à l’intégration des nouveaux arrivants. Nos normes et valeurs doivent être respectées et nous ne devons pas céder au comportement intolérant des homophobes » , a ajouté Theo Francken (N-VA) qui répondait à une question parlementaire écrite du député Denis Ducarme (MR), rapporte Belga. Il a encore souligné que la politique d’asile belge concernant les personnes homosexuels est considérée sur le plan international comme un exemple « de bonnes pratiques’ sur divers aspects et tient déjà compte depuis de longues années de la spécificité des demandeurs d’asile LGBT dans le cadre de la procédure d’asile ».
Et puis, selon les chiffres dévoilés par le ministre de l’Intérieur Jan Jambon (N-VA), le nombre d’actes de discrimination envers les homosexuels aurait également doublé entre 2011 et 2015. Alors que leur nombre n’était que de 87 en 2011, il est passé à 168 en 2015, soit une tous les deux jours. Et cette hausse pourrait n’être en réalité que la partie visible de l’iceberg. Ils ne reprennent en effet que « les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle et/ou l’identité de genre » :
« En raison du caractère sensible de certaines données pouvant toucher la vie privée, la prétendue race ou l’origine ethnique, les préférences politiques, religieuses ou philosophiques, l’appartenance syndicale ou l’orientation sexuelle, ces données ne sont pas enregistrées dans la base de données de la police. Le délit de droit commun, par exemple coups et blessures volontaires commis avec un motif homophobe, n’est pas repris dans le cas présent », précise M. Jambon.
Pour faire face à ce phénomène, 168 fonctionnaires de référence en matière de délits de haine et de discrimination ont été désignés, dont 36 pour la police fédérale et 132 pour la police locale. »
Malgré tout, il n’est pas question de protéger la communauté LGBT plus qu’une autre. « Les fonctions de police de base sont logiquement assurées par les corps de police locale. Je ne demanderai donc pas à la police fédérale de renforcer la surveillance le soir et la nuit dans les quartiers gays de Bruxelles ou d’autres villes de notre pays », note encore le ministre de l’Intérieur, tout en ajoutant que la problématique est reprise dans le Plan National de Sécurité (PNS) 2016-2019 « auquel les services de police et toutes les autres instances concernées prêtent une attention particulière ».
Anne V. Besnard.