Le gouvernement fédéral et les entités fédérées ont présenté jeudi un plan d’action commun afin de prévenir et mieux lutter contre les violences envers les homosexuels et les transgenres.
Coordonné par la ministre de l’Intérieur et de l’Egalité Joëlle Milquet, ce plan est construit autour de six priorités qui vont d’une amélioration de la prévention à un renforcement de la législation anti-discrimination, ainsi qu’un meilleur suivi des poursuites.
Il inclut également un effort en matière de sensibilisation, notamment dans les écoles. Les policiers du pays seront en outre mieux formés et sensibilisés à l’homophobie, de même que les différents services d’aide aux victimes. Un effort sera également mené en matière de recherche scientifique.
«Il y a tout juste dix ans, la Belgique adoptait le mariage pour tous, et puis l’adoption quelques années plus tard», a rappelé jeudi le Premier ministre Elio Di Rupo pour qui la Belgique, avec l’adoption de ce plan interfédéral, reste «à la pointe du combat pour l’égalité».
«On y tient beaucoup. C’est notre marque de fabrique», a insisté le chef du gouvernement.
La rédaction de ce plan d’action fait suite à l’émotion générée par le meurtre, en avril dernier à Liège, de Ihsane Jarfi, premier crime en Belgique pour lequel le motif homophobe fut retenu par la justice.
Ce crime, mais également d’autres incidents homophobes médiatisés, avaient mis en lumière la discrimination et les violences dont les minorités sexuelles sont la cible en Belgique.
Selon des chiffres fournis par le gouvernement, un quart des personnes transgenres ont déjà été victimes de violences physiques chez nous, tandis que plus de la moitié des homosexuels ont subi des agressions verbales.
«Ce plan n’est pas une fin en soi mais le début d’un processus», a souligné de son côté Joëlle Milquet. Le groupe de pilotage mis sur pied pour l’élaboration de ce plan va ainsi poursuivre son travail, tout comme le groupe d’experts réunis par le gouvernement, a-t-elle assuré.
Le Premier ministre a par ailleurs profité de la présentation publique de ce plan pour commenter, mais sans le citer explicitement, le vif débat né en France autour de la légalisation du mariage homosexuel.
«Ceux qui sont contre devraient réfléchir: ce sont des espaces de liberté qu’on ajoute, mais sans réduire les espaces de liberté de quiconque», a-t-il dit en substance. «On ne retire rien…».