L’ancien Premier ministre et ministre de l’intérieur vient de publier « Chaque jour compte, 150 jours sous tension », son « carnet de bord » à Matignon, entre décembre 2016 et mai 2017.
Invité de Yann Barthès dans l’émission « Quotidien », pour présenter son ouvrage, ce lundi 23 octobre 2017, l’ex-maire de Cherbourg et député de la manche, a estimé que la France, parce qu’elle était notamment le pays des droits de l’Homme, devait « continuer à faire en sorte que tout ce qui relève de la lutte déterminée contre l’homophobie, les crimes homophobes, antisémites, xénophobes, soient poursuivis au plan international. »
« Il y a en France des ressources qui peuvent, sur ce sujet-là, demander des comptes, s’exprimer, faire pression », a poursuivi M. Cazeneuve.
« On l’a déjà fait sur d’autres drames et on peut le faire sur ce sujet-là (…), en organisant la prise de parole des associations, en multipliant les initiatives diplomatiques, en demandant des comptes. Et il faut le faire parce que c’est le rôle de la France de porter cette parole qui est celle des valeurs universelles des droits de l’Homme. »
Bernard Cazeneuve réagissait à la disparition du chanteur russe Zelimkhan Bakaev, qui pourrait avoir été assassiné par les autorités tchétchènes en raison de son homosexualité supposée.
D’après le Réseau LGBT russe et des proches du jeune homme de 26 ans, qui devait assister au mariage de sa soeur à Grozny, il « a été enlevé », dès son arrivée et « torturé à mort » par la police.
« Nous avions reçu fin août des infos confirmant nos craintes », a expliqué en début de semaine, Igor Kochetkov, fondateur du Russian LGBT Network.
Ce 16 octobre, Maxime Lapounov, militant homosexuel russe, qui vivait et travaillait en Tchétchénie depuis 2015, s’est également exprimé sur les violences anti-gay perpétrées dans cette république du Caucase du Nord. C’est la première fois qu’une victime témoigne publiquement, à visage découvert.
En mai dernier, Mousse, STOP homophobie et le Comité Idaho France ont déposé plainte devant la Cour pénale internationale, contre le président de la Tchétchénie Ramzan Kadyrov. Pour Me Etienne Deshoulières, avocat des associations, « c’est la première fois que la CPI aura à connaître d’un génocide commis contre des homosexuels. »
Joëlle Berthout
stophomophobie.com