Il semble bien que l’image et la crédibilité de l’Eglise ont encore considérablement souffert notamment en Suisse, avec les déclarations faites en juillet dernier par « Monsignor » Vitus Huonder. Les croyants sont en colères.
Onze étudiants de la faculté de théologie de l’Université de Berne, parmi d’autres théologiens d’ailleurs, ont ainsi exprimé leur position dans un communiqué daté du 25 août, comme le rapporte Protestinfo, pour encourager les politiciens à l’ouverture complète et à tous du mariage et de la possibilité d’adoption pour les couples homosexuels.
«Encouragez l’Etat à changer la loi et à préparer ainsi la voie pour la communauté chrétienne avec responsabilité, cohérence et amour, pour que le règlement ecclésiastique puisse suivre.»
Dans leur déclarations de quatre pages, disponible ici en allemand, les auteurs expliquent : « Nous sommes convaincus que l’ouverture du mariage aux couples homosexuels doit être envisagée depuis un point de vue biblique et chrétien. L’amour homosexuel a la même valeur et est donc l’égal de l’amour hétérosexuel. Le mariage consiste en effet à une cohabitation avantageuse à la vie, qui s’exprime d’abord dans le respect et l’estime.
Le sexe biologique et la capacité de reproduction n’ont pas ici de rôles centraux.
Si la relation est basée sur la confiance et la responsabilité, alors il devrait incontestablement y avoir la possibilité pour les couples de se marier. »
« De même, la famille, d’après la bible, incite également à une cohabitation dans l’affirmation de la vie. Un critère respecté de la même manière, que les parents soient « classiques », de même sexe ou divorcés, de familles reconstituées, ou monoparentale.
Un rejet des relations homosexuelles et des familles qui en sont issues ne peut être justifié par la chrétienté. Ce qui est problématique, ce sont les constellations familiales ainsi que lorsque les relations ne peuvent pas assurer une stabilité et une sécurité durables ».
Une conséquence du mariage pour tous est l’adoption. Le bien-être de l’enfant est alors la priorité, mais ce bien-être ne dépend pas du sexe des parents, mais de la nature de la relation qui les unit.
Ce mardi, la majorité de la commission du Conseil des Etats se prononçait en faveur d’un projet de loi mariage pour tous, par 7 voix contre 5 et 1 abstention, estimant qu’établir l’égalité juridique pour les unions de couples homosexuels permet de tenir compte d’une réalité sociétale. L’initiative parlementaire des Vert’libéraux, à laquelle la commission du National avait déjà donné suite par 12 voix contre 9, ouvrirait parallèlement le partenariat enregistré aux couples hétérosexuels.
Le peuple aura le dernier mot puisqu’il faudrait modifier la constitution, en inscrivant que les formes d’union régies par la loi sont ouvertes à tous les couples quels que soient leur sexe ou leur orientation sexuelle. Avec ce texte, partenaires et concubins pourraient en outre accéder à la naturalisation facilitée.
Les citoyens pourraient même avoir à se prononcer plus tôt. L’initiative du PDC sur l’imposition des couples définit en effet le mariage comme l’union durable entre un homme et une femme. Un « oui » à ce texte pourrait être interprété comme un refus d’une ouverture aux couples homosexuels.
L’occasion de vous inviter à prendre également position et réclamer la condamnation des propos incitant à la violence homophobe tenus par Mgr Vitus Huonder, Evêque de Coire, en signant la pétition.