Un ancien militaire a été condamné vendredi à huit ans de prison par la cour d’assises du Doubs pour une tentative de meurtre d’un homosexuel qui l’avait abordé une nuit d’avril 2009 près de Besançon.
L’accusé, qui était sergent au 13e régiment de génie du Valdahon au moment des faits, a été reconnu coupable d’avoir volontairement planté un couteau dans le cou de sa victime, un homosexuel qui l’avait abordé sur l’aire de repos de Saône.
Ce lieu, situé à quelques kilomètres de Besançon, est réputé pour servir de point de rencontre entre homosexuels.
La victime avait eu le réflexe de comprimer son cou tout en reprenant sa voiture pour se rendre à l’hôpital. Elle avait croisé un véhicule de secours dont l’équipe lui avait prodigué des soins.
Pour l’avocat général, « c’est un véritable miracle si cet homme a survécu ». « Il n’y avait pas de danger pour (le militaire) mais il a pourtant porté un coup d’arme avec violence à un endroit létal », a-t-il ajouté avant de requérir huit à dix ans de prison.
Pendant l’audience débutée jeudi, l’accusé de 27 ans a expliqué son geste et le port d’un poignard par le « stress » et « l’endroit glauque » où il s’était « arrêté pour uriner pendant la reconnaissance d’un parcours moto ».
« Au moment du coup, il a eu une mauvaise appréciation de la situation », a estimé son avocat Me Fabien Stucklé, soulignant que les « experts psychiatres n’ont pas relevé de caractéristiques homophobes » chez son client.
Le conseil a plaidé la requalification des faits de « tentative d’homicide » en « violences volontaires aggravées », sans toutefois convaincre les jurés.
Selon l’avocat de la partie civile, Me Jérôme Pichoff, l’ancien militaire « n’est pas un tueur homophobe, mais un homme qui considère les homosexuels comme des marginaux étranges ou vecteurs de maladies et qui était animé par une curiosité malsaine ».
« Mais quel que soit ce qui a animé l’accusé ce soir-là, l’essentiel est que la victime a failli mourir », a-t-il ajouté.