Alors que les débats ont duré toute la nuit à l’Assemblée nationale, le mouvement manif pour tous ne désarme pas et organisera une nouvelle manifestation dimanche. Cette nuit, des députés en sont presque venus aux mains à cause d’un regard mal interprété, alors que le vote solennel doit se tenir mardi prochain. Frigide Barjot, porte-parole du mouvement La Manif pour tous, appelle le gouvernement à mettre « hors d’état de nuire » les casseurs et les groupuscules identitaires, et les exactions se font de plus en plus nombreuses : agressions et saccages de bars gay à Bordeaux et Lille ou encore menaces envoyées à des députés.
« Nous manifestons contre le principe juridique qui permet aux couples de même sexe, donc à toute la société, de faire des enfants par PMA (Procréation médicalement assistée) ou GPA (Gestation pour autrui). Ce ne sera pas le gouvernement qui l’autorisera, mais les tribunaux ».
« Le Conseil constitutionnel doit pouvoir travailler en toute sérénité. J’appelle les manifestants à ne pas manifester devant leur siège, ils doivent travailler sereinement. Si la loi est applicable, nous rentrerons dans un face à face démocratique entre le président et son peuple. Nous avons un projet alternatif, le projet de l’apaisement, qui donne l’égalité des droits dans l’union, et ne touchera pas à la filiation ».
A propos des troubles causés par des groupuscules d’extrême-droite autour des Manifs pour tous :
Frigide Barjot : « On m’a dit qu’on exfiltrerait les casseurs, et ils ne l’ont jamais été. Ce sont ces types qui, au moment de la dispersion, vont casser, et on ne les arrête pas. C’est la responsabilité du ministre de l’Intérieur et de madame Taubira, qui doit les mettre en taule ».
A propos de la phrase d’un député UMP « On assassine des enfants » : « Ce sont des propos exagérés. Mais on matraque nos enfants. Il y a un service d’ordre excessif pour s’occuper des jeunes pacifistes, et pas des poignées d’extrémistes qu’on connaît et qui devraient être interpellés. Nous avons un service d’ordre pour maintenir nos manifestants et désigner les fauteurs de trouble aux forces de l’ordre, qui doivent les interpeller ».
A propos des troubles à l’Assemblée nationale, cette nuit : « Il y avait une manifestation pacifique près de l’Assemblée nationale. Certains jeunes se sont installés pour expliquer, débattre sur une pelouse. Ils ont été rejoints par des députés puis entourés par des forces de l’ordre, casqués, et interpellés. Des pacifistes ! Ce sont nos fils, nos filles, qui demandent qu’on les écoute. Ils ont été relâchés à quatre heures du matin. Les députés de la majorité ont dit qu’ils étaient des fachos ! »