Brenda Biya, 26 ans, fille du président camerounais Paul Biya, a publié le 30 juin sur ses réseaux sociaux une photo où elle embrasse sa compagne, Layyons Valença, une mannequin brésilienne. L’image est accompagnée du message : « Je suis folle de toi, et je veux que tout le monde le sache ».
L’homosexualité étant punie jusqu’à cinq ans de prison au Cameroun, assortie d’amendes, son coming out a fait sensation. D’autant plus que la jeune femme, qui se présente comme « la First daughter » (la première fille du pays), est également rappeuse sous le pseudonyme « King Nastyy » et cumule plusieurs centaines de milliers de followers sur Instagram.
Brenda Biya s’était déjà plus ou moins déclarée sur Tik Tok comme une personne non binaire, se décrivant comme « un peu du genre masculin et un peu du genre féminin ». Elle avait également adressé un précédent message public à sa compagne, la qualifiant de personne extraordinaire, forte, attentionnée, honnête et loyale, en ajoutant : « Franchement, ne change pas. Je suis heureuse de pouvoir passer mon quotidien avec toi. ».
Shakiro, une influenceuse transgenre camerounaise exilée en Europe après avoir été emprisonnée pour homosexualité, a salué « une avancée pour la communauté LGBT+ du pays » qui pourrait enfin s’engager vers la voie de la dépénalisation. Maître Alice Nkom, avocate défenseure des droits humains et des minorités sexuelles et de genre, a aussi remercié Brenda Biya pour son courage, espérant qu’il inspirera d’autres personnes.
Rappelons qu’en juin 2023, Jean-Marc Berthon, Ambassadeur français pour les droits LGBT+, avait été contraint d’annuler son déplacement au Cameroun, le ministre des Affaires étrangères camerounais ayant notamment refusé que l’on puisse aborder la question ouvertement dans le pays.
Boris Bertolt, journaliste d’investigation, a profité de l’occasion pour appeler à la libération d’une vingtaine de personnes toujours emprisonnées au Cameroun en raison de leur orientation sexuelle. STOP homophobie se joint à cette demande.