Au moins 175 femmes trans ont été assassinées au Brésil en 2020, selon l’association nationale ANTRA (Associação Nacional de Travestis e Transexuais), qui dénonce une explosion de 41% des homicides ciblés par rapport à 2019, qui avait déjà connu une hausse de 43,5% « sur la moyenne » enregistrée depuis 2008. Des chiffres bien entendu sous-estimés, les crimes de haine anti-LGBT n’étant pas systématiquement référencés comme tels au Brésil.
68% des victimes sont des femmes noires, 72% engagées dans le commerce du sexe, comme 90% de la communauté, confrontée à une plus grande vulnérabilité socio-économique, « contre seulement 6% intégré sur le marché du travail formel et 4% dans l’informel ».
L’État de São Paulo concentre les cas avec 29 homicides, soit une augmentation de 38% par rapport à l’an denier, et 50% en 2018, suivi du Ceará et Bahia, avec respectivement 22 et 19 meurtres. Les trois dominent la liste depuis 2017.
Près de 1 500 personnes trans ont été assassinés au Brésil en une décennie, soit un homicide tous les trois jours !
Pour Bruna Benevides, membre d’ANTA et coauteure du rapport, « cette violence contre la population trans est étroitement liée au manque de droits fondamentaux, tels que l’accès à éducation, à la santé, à l’exclusion familiale également, à l’absence de politiques de protection, et à l’hostilité donc du gouvernement Bolasonaro, qui n’a pas cessé d’ériger la communauté en « ennemi ». Et lorsqu’on attise la haine, dans l’esprit du citoyen ordinaire, ces incitations aboutissent aux meurtres », conclut-elle.