Si la situation de nos communautés s’est améliorée ces dernières années partout à travers le monde, les actes sexuels consensuels entre adultes de même sexe restent encore aujourd’hui criminalisés dans plus de 70 états. 11 d’entre-eux prévoient la peine de mort. Dans 44, la loi s’applique aux personnes sans distinction de genre. Dans 26 autres, la peine maximale peut varier de 10 ans à l’emprisonnement à vie, comme le rappelle dans son rapport 2019 l’Association Internationale des personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Trans et Intersexes (ILGA).
Au moins 32 États membres de l’ONU ont par ailleurs mis en place des dispositions qui limitent la liberté d’expression des personnes – y compris des lois de propagande qui interdisent la promotion de l’« homosexualité » ou des relations sexuelles « non traditionnelles ». 41 États font obstacle à l’enregistrement ou à la gestion des ONG travaillant sur des questions d’orientation sexuelle – mettant ainsi les défenseurs des droits humains en danger. Et, l’Indonésie, la Guinée équatoriale ainsi que l’Égypte envisage une pénalisation des rapports homosexuels.
En France, le ministère de l’intérieur a annoncé ce samedi 16 mai une nouvelle hausse de 36% en 2019 avec 1870 victimes d’actes anti-LGBT recensées, contre 1380 en 2018 et 1026 en 2017. Ce sont majoritairement des hommes (78%), plutôt jeunes : 62% ont moins de 35 ans. Les injures et les outrages représentent 33% des infractions subies, tandis que les violences (physiques et sexuelles) concernent 28% des plaintes.
« Ces chiffres témoignent de l’ancrage profond de l’homophobie et de la transphobie dans la société » et « s’inscrivent dans un contexte plus large de progression des actes de haine et des extrémismes identitaires », a rappelé le ministère dans son communiqué, appelant à « une vigilance accrue des pouvoirs publics et à une mobilisation plus forte de toute la société ».
Nous le soulignons chaque année. En 2018, les plaintes pour crimes et délits anti-LGBT (lesbiennes, gays, bi, tans) avaient déjà progressé de plus 34 % par rapport à 2017.
Nous avons néanmoins de nombreuses raisons de nous réjouir et célébrer cette journée de l’IDAHOT (International Day Against Homophobia and Transphobia), . Plus de 70 pays ont en effet mis en place des lois protégeant contre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle. Les familles arc-en-ciel sont également reconnues dans un nombre toujours croissant de juridictions. Et, une quarantaine d’États ont des lois qui condamnent les actes d’incitation à la haine, à la discrimination ou à la violence fondés sur l’orientation sexuelle, imposant même des sanctions pénales renforcées.
En 2019, STOP homophobie a accompagné 374 personnes victimes de LGBTQIphobie (médiation, aide social et psychologique, suivi des démarches juridiques), dont 21 pour des discriminations au travail. Depuis le début de l’année 2020, nous avons répondu à une centaine de nouvelles victimes qui ont déposé plainte.
Nous tenons donc à remercier tous les militants, bénévoles et alliés qui nous ont épaulés dans nos actions et engagements; le Conseil Régional d’Ile-de-France, Patrick Karam tout particulièrement, ainsi que la Mairie de Paris, avec une dédicace à Hélène Bidard, adjointe à l’égalité Femmes-Hommes et à la lutte contre les discriminations.
Rappelons que le 17 mai 1990, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rayait l’homosexualité de la liste des maladies mentales, d’où cette Journée dédiée et célébrée depuis 2004 dans plus d’une centaine de pays dans le monde.