Député de l’Eure et candidat à la primaire de la droite et du centre, Bruno Le Maire était l’invité ce jeudi 20 octobre de « L’Émission Politique » sur France 2, présentée par David Pujadas et Léa Salamé.
« Évoquant » les grands axes de son programme, il est également revenu sur la loi Taubira qui autorise depuis 2013 le mariage des couples de personnes de même sexe.
La droite a massivement voté contre le projet et François Fillon (LR) et Jean-Frédéric Poisson du parti chrétien-démocrate ont promis de réécrire ou d’abroger le texte.
A l’époque, Bruno Le Maire s’était toutefois abstenu, réitérant ses positions en 2014 devant les militants de Sens Commun, « émanation de la Manif pour tous au sein du parti Les Républicains » : « Nous ne reviendrons pas sur le « mariage homosexuel » et méfiez-vous des promesses d’abrogation qui ne seront pas tenues », affirmait-il.
« Des déclarations qu’il risque de payer cher dans les urnes », rétorque Ludovine de La Rochère, présidente du collectif « anti-mariage gay », qui interpellait le candidat sur le plateau à propos d’une réforme de l’adoption notamment. Elle l’accuse d’avoir changé d’avis.
« 79% des Français seraient favorables à ce que l’Etat garantisse à chaque orphelin le droit à être adopté « exclusivement » par un père et une mère », explique-t-elle, citant en référence un sondage Opinionway.
« S’il a de vrais points de rencontre » avec la Manif pour tous, Bruno Le Maire a d’abord insisté sur sa constance et sincérité, soulignant dans une allusion aux revirements de Nicolas Sarkozy sur la question du mariage pour tous, qu’il ne renonçait pas à ses engagements et ne souhaite pas non plus « que l’on revoit le droit de l’adoption : Ni pour une personne seule, ni pour un couple homosexuel. »
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« Vous me posez la question, je vous réponds très précisément ! J’y suis favorable et j’assume cette position. Et lorsque deux hommes ou deux femmes s’aiment sincèrement et veulent inscrire cet amour dans la durée, ça ne me pose pas de problème ! »
Il estime néanmoins « que tout ce que la science permet ne doit pas être autorisé » et réfute ainsi le « droit à l’enfant », c’est-à-dire, « de commander, créer un enfant par désir particulier : Je suis opposé à la PMA (procréation médicalement assistée) pour les couples homosexuels et totalement à la GPA (gestation pour autrui) », précise-t-il.
Des « pratiques » interdites en France mais « répandues » par la loi Taubira, selon Ludovine de La Rochère, qui dénonce des centaines d’adoptions par les épouses de mères d’enfants nés d’une PMA à l’étranger et, dans la foulée des amalgames, la décision d’un juge administratif de Rennes d’autoriser une insémination « post mortem ».
« S’il y a des contournements, il faut préciser les règles », a conclu Bruno Le Maire, exhortant par ailleurs le gouvernement, sur les recommandations de Ludovine de La Rochère, à faire appel de la nouvelle condamnation de la France par la Cour européenne des droits de l’Homme pour avoir refusé de transcrire à l’état civil des actes de naissances d’enfants nés de mères porteuses à l’étranger.
Terrence Katchadourian
stophomophobie.com