>> He’s the first elite skater to come out during the height of his career.
Double médaillé de bronze aux championnats mondiaux, médaille d’argent aux Jeux olympiques d’hiver de Sotchi 2014, note parfaite ce jeudi avec sa partenaire Meagan Duhamel, lors de la Finale des Grands Prix de l’Union internationale de patinage (ISU), disputée à Barcelone, en Espagne… Eric Radford est effectivement l’un des meilleurs athlètes canadiens. Mais ses succès ne le confinent plus désormais uniquement sur les podiums des patinoires.
Le jeune homme de 29 ans, originaire de l’Ontario, est devenu le premier « patineur d’élite » à faire son coming-out cette semaine dans une entrevue avec Outsports.
« On pourrait penser que c’est plus simple pour un patineur de l’annoncer, mais en vérité c’est tout aussi risqué. Le monde du sport est très en retard sur la société en général. Et comme pour la majorité des gens, un homme qui fait du patinage artistique est forcément gay… un peu compliqué d’avoir à confirmer, ce qui n’est pourtant qu’un stéréotype. Et du côté des juges, étant donné que les notes ne dépendent pas de nos performances mais de leurs appréciations, il suffit de tomber sur une personne qui a des préjugés et votre carrière est foutue. Mais, pour ma part ça ne me dérange pas. Et je me considère chanceux de pouvoir en parler et d’être entendu… », a déclaré Radford, dans une série d’entrevues au sujet de sa décision d’annoncer publiquement son homosexualité.
« Il y a une partie de moi qui savait que j’allais le faire… Même si en vérité, ce n’était un secret pour personne, je ne me suis jamais caché. Mes parents m’ont toujours soutenu. D’ailleurs quand je leur ai dit que j’allais l’annoncer publiquement, ils se sont marrés…»
Eric Radford est effectivement en couple depuis quatre ans. Et, son compagnon, Normand, champion de triathlète, est également le papa d’une adolescente de 14 ans :
« Nous sommes une charmante petite famille homoparentale. Et là encore, je suis chanceux d’être tombé sur mon compagnon qui me soutient malgré les tensions. Il a toujours été du meilleur conseil. Avant les J.O. de Sochi, je voulais déjà annoncer mon homosexualité. Il m’a appuyé. Et j’en ai parlé lors d’une interview à un magazine canadien, mais le journaliste ne l’a pas mentionné. Et puis ensuite, j’ai laissé courir. Je ne voulais pas non plus passer pour celui qui fait sa propagande, au lieu de gagner simplement parce que j’étais bon. »
« Faire son coming out ne devrait plus être un enjeu. Et ça devrait d’ailleurs finir par devenir quelque chose somme toute banal, du moins je l’espère. J’imagine aussi que pour une personne qui évolue dans une équipe, la pression doit être intense. On est certainement moins à l’aise. Mais je pense vraiment que les choses commencent à changer pour les athlètes homosexuels. Parce qu’au final, c’est le talent du sportif qui compte, peu importe la race, la religion ou l’orientation sexuelle. Quand j’ai commencé ma carrière, je n’avais encore jamais vu d’homosexuels pour de vrai. Sinon à la télé. Des personnages plutôt exubérants, jusqu’à ce que je rencontre mon coach, Paul. Je ne pensais pas qu’on pouvait être gay et ressembler à tout le monde. Il a été une véritable source d’inspiration et m’a permis de me construire, de ne plus avoir peur de son homosexualité. C’est pour ça que j’en parle maintenant. J’espère seulement pouvoir utiliser ma notoriété pour servir d’inspiration également à d’autres et aider d’une certaine façon les plus jeunes. »
La suite? Eric Radford espère encore repousser les limites de sa discipline. Avec sa partenaire, ils viennent d’ajouter un quadruple Salchow dans leur programme (un saut et un lancé qui implique quatre rotations avant réception) et s’entraînent ardemment pour les prochains Jeux d’hiver, en 2018, en Corée du Sud. Une possible révérence pour le patineur.
Terrence Katchadourian
@stop_homophobie
>> Eric Radford, who took home a silver medal with his skating parter, Meagan Duhamel, at the 2014 Sochi Winter Olympics, has come out in a piece in Outsports.
The 29-year-old Ontario native is the first elite figure skater to come out at the hight of his competitive career. The only other Olympian to come out during his career was Rudy Galindo, but Galindo retired that same year.
It may not seem like it, but coming out for a figure skater is risky. Though it is often regarded as a “gay sport,” it is also one that relies solely on subjective scores. Your winning is not determined by having the fastest time or the longest jump, but rather by the judges’ opinions of your performance. Thus any negative feelings toward gay people a judge might have could have massive implications on a skater’s career.
« The judges’ job is to mark our skating,” Radford told Outsports. « Any sort of bias they could have, they are taught how to judge and how to be as unbiased as possible. It doesn’t always happen. But I’m not afraid.”
Radford considered coming out before. He even contacted GLAAD for advice before the Sochi games, but decided against it.
« My concern was that I would be known as ‘the gay athlete’ if I came out at the Olympics, rather than Eric the medalling figure skater who happens to be gay. And I felt uncomfortable with that title.”
He did try to come out at the Olympics—he told a Canadian reporter that his boyfriend was with him to support him—but the reporter didn’t include that in her piece.
Radford’s childhood was fraught with bullying and teasing— »I didn’t want to be different. I wanted to be like all the other boys,” said Radford—but his coach, Paul Wirtz, showed Radford how to be comfortable in his own skin.
« Paul was the first gay person I ever saw in real life. The gay people on TV were always very flamboyant, and until I met Paul I didn’t realize you could be gay and just be normal. He was the first person I saw who was like that, gay and just normal. He made me realize I didn’t have to be afraid of it.”
Radford currently lives in Montreal with his boyfriend of four years, Normand, and Normand’s teenaged daughter.
« I’m proud of our whole situation, how we’re basically a gay family. We function great, we get along so well. We have become a family. I was only 25 when I met Normand. I don’t know many gay guys that age who would take on that responsibility. But I jumped right in. It’s been fun and fulfilling and has broadened my perspective on so many things. »
Radford and Duhamel are both aiming to compete in the 2018 South Korea Winter Olympics. He’s even got the Olympic rings tattooed on his side, as a symbol of his commitment to the goal. He sees 2018 as his final bow, as though single skaters’ careers are often over by 30, pair skaters can compete until about 40.