Moment fort du festival, 120 battements par minute, de Robin Campillo (Eastern Boys), qui revient sur le combat acharné des militants d’Act Up-Paris, créée en 1989 sur le modèle américain, pour alerter l’opinion et pouvoirs publics sur les ravages de la maladie, semble bien avoir réussi son pari. Présenté ce samedi à la presse et aux exploitants, le film a bouleversé la croisette à l’unanimité.
Télérama l’aimait déjà passionnément, Le Monde a salué l’icône de ce début de Festival, et jusqu’à l’étranger, The Guardian évoque un récit captivant qui parle d’amour, de vie, d’amitié, et Vanity Fair, d’une possible Palme d’Or : « 120 battements par minute est moitié un docudrama sobre et minutieux, et moitié une fiction déchirante sur la maladie. Ces deux genres fusionnent avec des interludes astucieux, planants et oniriques qui s’entremêlent avec la partie plus technique et bavarde pour créer un film, dans l’ensemble, éclairant et douloureusement intime. Pas étonnant que beaucoup le voient déjà en possible Palme d’or. »
Mais les luttes continuent. Anciens membres de l’association, le réalisateur et son co-scénariste Philippe Mangeot, avaient également dénoncé un peu plus tôt en conférence de presse, le calvaire des homosexuels en Tchétchénie, appelant à une mobilisation, pour ne pas que les bonnes consciences s’essoufflent devant l’horreur et la densité du travail à conduire.
Et ce samedi, toute l’équipe a saisi l’occasion du tapis rouge pour rappeler avant la montée des marches, que mutisme et silence, « c’était la mort ! »