La plus haute cour de Saint-Vincent-et-les Grenadines a rejeté vendredi 16 février un recours contre les lois anti-gay locales, héritées du colonialisme britannique mais maintenues dans le code pénal de 1988. Un nouveau revers pour les militants qui dénoncent depuis des années la violence et les abus subis par la communauté sur cet archipel des Caraïbes.
Le texte prévoit jusqu’à 10 ans de prison pour les relations homosexuelles et 5 ans pour « indécence grave » avec une autre personne du même sexe.
La cour avait été saisie en 2019 par deux hommes homosexuels, originaires de Saint-Vincent mais résidant au Royaume-Uni et aux États-Unis. On ignore s’ils vont faire appel, mais il semble que ce soit leur délocalisation qui ait influencé cette décision du tribunal, qualifiée de « parodie de justice » par Cristian González Cabrera, chercheur à Human Rights Watch. Il déplore « une approbation tacite de la discrimination contre la communauté LGBTQ+ qui affaiblira l’État de droit pour tous dans le pays ».
« C’est une énorme déception », pour Téa Braun également, directrice du Human Dignity Trust à Londres qui note que ce jugement de Saint-Vincent-et-les Grenadines contraste nettement avec les décisions annulant ces lois désuètes, rendues par les tribunaux voisins de la Barbade, d’Antigua et de Saint-Kitts l’année dernière, ainsi que d’autres dans le monde.