Hier, à l’heure méridienne, place Clemenceau à Pau, plus de deux cents manifestants se sont affrontés à coup de slogans pour ou contre la légalisation du « mariage gay », rapporte LaRepubliquedesPyrenées.
Brandi sur des pancartes, crié, chanté ou encore floqué sur des tee-shirts, le slogan « Un papa, une maman, on ne ment pas aux enfants ! » est relayé par les manifestants perchés sur l’esplanade qui borde le Palais des Pyrénées, en bordure de la place Clemenceau.
Ils ont répondu à l’appel de l’Alliance Vita (fondée en 1993, notamment par Christine Boutin), qui groupe des opposants à la loi Taubira. Plutôt BCBG, les messieurs en tee-shirts verts, les dames en polos roses.
Il est midi passé. Ils sont quelque 140 selon la police à protester, comme dans 75 villes de France il y a quelques jours : « On veut mettre l’enfant au coeur du débat. Le droit à l’enfant risque de prendre le pas sur les droits de l’enfant », explique Émilie F., jeune infirmière de Pau et déléguée départementale de ce mouvement.
Bertrand, un ingénieur de 44 ans, père de 6 enfants, ne comprend pas qu’à l’heure où l’on réclame la parité, un peu partout, on abandonne son principe dans le schéma familial : « Un enfant a vraiment besoin d’un père et d’une mère. »
Pour leur répondre, une centaine de contre-manifestants, mobilisés par un collectif d’associations, dont le planning familial, les associations féministes ou certains partis de gauche. Parmi ces partisans de l’égalité, des étudiants, des élus (Isabelle Larrouy, conseillère régionale, Jérôme Marbot, Louis de Fontenelle, conseillers municipaux de Pau), des responsables associatifs font bloc avec porteurs de drapeaux, de pancartes et banderoles pour défendre les « libertés de choix » : choisir sa sexualité, avoir un enfant ou non, de se marier entre personnes du même sexe.
« Hétéros, homos, nous, on est mélangés ! », Mariés, pacsés, cocus, vers les mêmes droits ! » Certains appuient sur la proximité des opposants avec une frange agissante de l’Église catholique : « Jésus aussi avait deux papas ». Ils évoquent encore le « colloque international pour la vie » organisé à Biarritz les 30 novembre et 1er décembre par le diocèse de Bayonne.
Sandrine Heckmann, coordinatrice du Planning familial s’inquiète d’une « résurgence de l’ordre moral » : « L’important, c’est d’avoir un enfant qu’on aime, qu’on choisit, si on le veut. »
Pour éviter les montées de tension, les policiers ont dispersé les groupes.