Cérémonie d’ouverture des JO : Nicky Doll porte plainte pour diffamation publique

Suite à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, plusieurs performeurs du tableau « Festivité » ont été victimes d’une vague de haine sans précédent, marquée par une banalisation alarmante des injures liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, allant jusqu’à des menaces de mort.

Les personnalités LGBTQIA+, dont la célèbre Nicky Doll, présentatrice de l’émission « Drag Race France », qui avait aussi participé au relai de la flamme olympique, ont été particulièrement ciblés. Elle a déposé plainte ce vendredi 2 août pour diffamation publique, notamment contre l’ex-acteur britannique Laurence Fox. STOP homophobie se constituera partie civile.

Des publications diffamantes et déshonorantes

Sur son compte X, suivi par près de 500 000 abonnés, Laurence Fox, reconverti en militant conservateur et polémique, a comparé les artistes drag queens ayant participé à la séquence à des « baiseurs d’enfants » et à de « petits pédophiles déviants ». Il a écrit : « Il ne sert à rien de s’énerver lorsque les baiseurs d’enfants veulent vous énerver. Il suffit de rire des petits pédophiles déviants. L’éternité est une salope ».  Laurence Fox a déjà été condamné en avril dernier pour des faits similaires, après avoir traité deux artistes drag-queens de pédophiles sur X toujours. Ce nouveau message a incité ses followers à accuser personnellement Nicky Doll de pédophilie et à la menacer. D’autres comptes anonymes ont suivi, accusant là encore les artistes de satanisme et de vouloir « normaliser la pédophilie ».

Un message particulièrement virulent appelait à « prier en réparation pour le blasphème » de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, ajoutant : « Personne ne peut plus rester à l’écart. Soit vous êtes avec Dieu, soit vous êtes avec ces pervers, ces pédophiles et le diable ».

L’avocate de Nicky Doll, Me Anne-Sophie Laguens, a souligné que ces messages dépassent « largement la critique artistique ». Elle a déclaré : « On a le droit de ne pas avoir aimé le tableau. En revanche, il est inadmissible de continuer à véhiculer des préjugés archaïques et des amalgames tendant à comparer l’art du drag à la pédophilie. »

STOP homophobie lui apporte tout son soutien. Nous restons fermement engagés à lutter contre ces violences et à défendre la dignité de chacun.

Thomas Jolly, directeur artistique de la cérémonie, a également déposé plainte le mardi 30 juillet pour menaces de mort en raison de son origine et de son orientation sexuelle. Quant à Barbara Butch, artiste DJ, elle a été contrainte de s’éloigner des réseaux sociaux et a déposé plainte pour cyberharcèlement aggravé, injure aggravée et menace de mort.