Le 13 janvier, à l’occasion de la première grande manifestation des opposants au mariage entre les personnes du même sexe, la fédération « Réseaux du parvis » lançait déjà une pétition dénonçant l’attitude de l’épiscopat français sur la question du mariage pour tous et les dérives discriminatoires engendrées.
Réunissant plus d’une cinquantaine d’associations catholiques progressistes, cette fédération condamne toute implication politique de l’Eglise, au nom du principe souverain de laïcité. La curée que provoque la proposition de loi parmi les gens de droite et à laquelle se joignent volontiers de grandes figures de l’institution catholique, souligne l’aliénation politique de l’Eglise, selon Jean-Pierre Schmitz.
L’Eglise « se laisse manipuler par des mouvements d’extrême droite »
Le président de « Réseaux du parvis », « refuse d’appeler Chrétiens » les activistes homophobes, catholiques « intégristes et fondamentalistes » issus de « l’UMP, de l’extrême droite et peut-être pire encore ». « Les instances officielles de l’Eglise se laissent manipuler par des mouvements d’extrême droite », déplore-t-il. En témoigne leur tolérance envers des lobbies comme Civitas. Il blâme la « faiblesse » d’une Eglise qui sacrifie son intégrité et son message de tolérance au profit de sa publicité et de son audience.
L’épiscopat serait séduit par l’« influence médiatique et superficielle » d’une Frigide Barjot réinventée en porte-drapeau de l’Eglise catholique. Sa prise de position politique aurait-elle autorisé la radicalisation du mouvement jusqu’à conforter certains dans la violence ? À ce sujet, Jean-Pierre Schmitz s’interroge : « Si l’Eglise n’a pas condamné de manière plus explicite [les violences], c’est pour ne pas choquer certains fidèles. Ceux-ci pourraient penser que sa position sur le mariage homosexuel a changé. »
Si elles laissent à chacun le choix de prendre position selon ses convictions, les associations de « Réseaux du parvis » « espèrent que le gouvernement ne va pas céder à la pression de la rue ». Le président de la fédération rappelle que la religion ne doit en aucun cas influencer le vote d’une loi républicaine. « C’est en transgressant qu’on fait avancer » conclut-il.