Ces russes LGBT+ qui changent de nationalité contraints à l’exil

Daria Kasatkina a annoncé en mars dernier qu’elle changeait de nationalité. Joueuse de tennis de nationalité russe et numéro 12 mondiale sur le circuit du tennis féminin (WTA), elle est la dernière personnalité d’envergure à avoir fait défection, expliquant « ne plus avoir le choix » en tant que lesbienne opposée à la guerre en Ukraine, face à la répression croissante de toute forme de contestation en Russie.

Les raisons d’une défection

Pour rappel, depuis novembre 2023, Russie a placé le « mouvement international LGBT » sur sa liste des personnes et des organisations déclarées «terroristes et extrémistes», conduisant à une intensification de la surveillance et des arrestations d’individus perçus comme socialement non-fiables par le régime, car fréquentant des établissements de sociabilité identifiés comme LGBT+ par les services de renseignement intérieur.

En juillet 2022, Kasatkina avait fait son coming-out auprès d’un média russe et n’avait plus foulé le sol de son pays natal depuis, invoquant des raisons de sécurité. Elle en avait également profité pour livrer son opinion contre la guerre en Ukraine, en parlant même d’un « cauchemar complet » pour elle qui suit l’actualité du conflit chaque jour.

Aussi, très fraîchement naturalisée, elle a affirmé il y a quelques jours en conférence de presse aux Etats-Unis, en marge du tournoi de tennis de Charleston : «Avec tout ce qui se passe dans mon pays d’origine, je n’avais pas vraiment le choix. En tant qu’homosexuelle assumée, si je veux être moi-même, il faut que je fasse ce pas. Et je l’ai fait»

Le démarrage d’une nouvelle vie

Désormais, Daria Kasatkina concoure sportivement sous les couleurs de l’Australie depuis ce mois-ci, après avoir obtenu le permis de résidence permanente de ce pays le mois dernier.

La défection de Kasatkina n’est pas la seule parmi la communauté LGBT+ russe. Plus récemment, Miss Tizzy, une drag-queen avait quitté le pays en 2022, tandis la journaliste Masha Gessen ou le réalisateur Alexander Kargaltsev ont pris la fuite dès le retour de Vladimir Poutine au premier plan, à partir du début des années 2010.