Acclamé par quelque 800.000 spectateurs en salles, Grand Prix déjà au Festival de Cannes, le film de Robin Campillo, personnellement primé pour le montage et le scénario, a également été récompensé, ce vendredi 2 mars, salle Pleyel à Paris, des César du Meilleur espoir masculin, pour Nahuel Pérez Biscayart, de la Meilleure Musique Originale pour Arnaud Rebotini, du Meilleur Acteur dans un Second Rôle pour Antoine Reinartz, et enfin du Meilleur film.
« 120 battements par minute » retrace le début de la lutte contre le sida en France, à travers le combat de l’association Act Up, dont le réalisateur fut par ailleurs militant. Un travail de longue haleine. Sur scène, Robin Campillo leur a rendu une nouvelle fois hommage, regrettant « que tous les thèmes dont on parlait à l’époque, c’est-à-dire les toxicos, les prostituées, les étrangers – on dit plutôt migrants aujourd’hui », soient toujours d’actualité 25 ans après, a-t-il insisté, « silence = mort ».
#120battementsparminute produit par Hugues Charbonneau, Marie-Ange Luciani et réalisé par Robin Campillo, #César2018 du Meilleur Film #actup 🌈 #loveislove #silenceegalmort pic.twitter.com/d3L8SL1Md0
— STOP HOMOPHOBIE (@stop_homophobie) 2 mars 2018
Nahuel Pérez Biscayart, comédien franco-argentin de 31 ans, qui incarne Sean dans le film, a dédié sa statuette à Act Up et à toutes celles et ceux à ceux « qui se battent sans recevoir de prix », ni autre reconnaissance. Pour Antoine Reinartz, qui interprète Thibault, « ce prix c’est les jeunes de 20 ans qui ont vu leurs rêves balayés, écrasés, déchus mais aussi tout ce que vous en avez fait », a-t-il souligné. Arnaud Rebotini, émouvant et récompensé pour la Meilleure musique originale, a conclu, rappelant que le combat continuait, « le sida n’est pas qu’un film ! ».
« Si la musique de 120 BPM a une profondeur, c’est qu’elle est la voix de ceux qui sont morts, qui ont perdu des proches, qui se sont battus et qu’on a pas voulu entendre. Je dédie ce prix à ces héros oubliés d’hier et d’aujourd’hui. »
Le président d’Act Up-Paris Rémy Hamai est aussi intervenu, exhortant le public à ne pas « détournez le regard ».
Autre gagnant de cette 43e cérémonie, mobilisée contre les violences faites aux femmes, « Au revoir là-haut » d’Albert Dupontel, « fresque post Première Guerre mondiale », 13 fois citée, auréolée de 5 César.
Anne V. Besnard
stophomophobie.com