Avec La Vie d’Adèle, Les Garçons et Guillaume à table ! et L’Inconnu du lac, l’homosexualité est l’un des thèmes majeurs de la 39e cérémonie des Césars. Un sujet qui fait réagir.
Hasard ou coïncidence ? L’année même du mariage pour tous et de toutes les manifestations – pour ou contre – qui l’ont entouré, la production cinématographique française s’est emparée de la question de l’homosexualité comme jamais. Avec notamment trois films qui ont cumulé les nominations pour cette 39e cérémonie des Césars et évoquent plus ou moins directement le sujet : Les Garçons et Guillaume à table ! (10 citations, plus de 2 millions de spectateurs), La Vie d’Adèle (8 citations, une Palme d’or et près de 750 000 entrées) et L’Inconnu du lac (8 citations, 118 000 tickets vendus).
Interrogés sur cette question, presque tous les nommés se réjouissent de la situation. « Je suis heureuse que ces nominations évoquent un sujet qui est tant critiqué dans la rue ces derniers mois », explique ainsi Adèle Exarchopoulos, l’héroïne emblématique de La Vie d’Adèle. « C’est chouette qu’on puisse mettre en avant ces histoires d’amour, si cela permet de détendre les gens sur la question et de les faire réfléchir de société de manière un peu plus objective et moins partisane. Je pense que c’est sain ; le pays avance », estime pour sa part Pierre Deladonchamps, en lice pour L’Inconnu du lac. « Je pense que le cinéma est là pour nous parler de la société », résume Sara Forestier, nommée pour Suzanne.
Mais au-delà des questions de société, tous insistent sur la qualité intrinsèque des trois films cités. Pour Patrick Chesnais (Les Beaux Jours), « ce sont d’abord de très beaux films. L’Inconnu du lac, c’est un thriller, La Vie d’Adèle, c’est une histoire d’amour avant d’être une histoire d’homosexualité ». Bérénice Béjo (Le Passé) renchérit : « Tous ces films sont très bons, c’est normal qu’ils soient représentés aux Césars. Ils ne sont pas nommés parce qu’ils parlent d’homosexualité, mais parce qu’ils sont excellents. »
Pour Mathieu Amalric, en course pour La Vénus à la fourrure, on se trompe même de sujet : « Est-ce que vous pensez vraiment que La Vie d’Adèle parle d’homosexualité ? Si le film ne parlait que de ça, il ne serait pas bon. Les films qui veulent démontrer quelque chose sont souvent mauvais. Il y a autre chose dans La Vie d’Adèle, dans Les Garçons et Guillaume à table ! ou dans L’Inconnu du lac. » Pour Pierre Deladonchamps, « il n’y a pas de films qui prônent l’homosexualité, de manière prosélyte, ils en parlent simplement. Parfois de manière radicale ou singulière, mais ce sont des films avant tout, que l’on parle de deux hommes comme L’Inconnu du lac, de deux femmes dans La Vie d’Adèle ou d’un jeune homme qui se cherche dans Les Garçons et Guillaume, à table ! ».
Finalement, la seule voix discordante émane de Fabrice Luchini, en lice pour Alceste à bicyclette : « Moi, le mariage, ça me fout le bourdon. Je ne comprends pas que les homosexuels soient devenus aussi caricaturaux que les hétéros. »
Votez pour vos favoris ! Plutôt « La Vie d’Adèle » ou « L’Inconnu du lac » ? « Les Garçons et Guillaume, à table ! » ou « 9 mois ferme » ? Qui voulez-vous voir soulever le trophée du meilleur acteur ?
Pour voter : http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18631121.html
Avec Thomas Colpaert
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