Chants homophobes : Plainte contre la LFP, Amazon Prime et DAZN

Trois associations LGBT+, STOP homophobie, Mousse et Familles LGBT, ont déposé plainte ce lundi 7 octobre contre la Ligue Française de Football (LFP), Amazon Prime et DAZN pour la rediffusion de chants homophobes lors des matchs de Ligue 1. Des insultes explicites, comme « Il faut tuer ces pédés de Lensois » et « Oh Lyonnais bande de pédés ! Pour voir notre équipe gagner, on va tous vous enculer », continuent d’être relayées à des millions de téléspectateurs, sans intervention des diffuseurs.

Les associations dénoncent l’inaction des instances du football et des plateformes de diffusion, qu’elles accusent de normaliser des comportements homophobes à travers ces chants. Julien Pontes, du collectif Rouge Direct, rappelle que ces chants sont plus que des provocations : « Ils contribuent à perpétuer les violences et discriminations subies par les personnes LGBT+. Il faut y mettre un terme. »

Amazon Prime et DAZN, qui diffusent les matchs de Ligue 1, n’ont pas pris les mesures nécessaires pour filtrer ces contenus lors des rediffusions, et risquent donc des sanctions judiciaires. Bien qu’ils ne soient pas responsables des propos tenus en direct, ils sont tenus d’exercer un contrôle éditorial lors des rediffusions, sous peine de sanctions allant jusqu’à un an d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

La LFP est également accusée de complicité, en connaissance de cause, car elle permet la rediffusion de ces contenus injurieux pour préserver ses intérêts économiques. Comme le souligne Me Étienne Deshoulières, avocat des associations, « la LFP fait passer ses intérêts financiers avant la lutte contre les discriminations ». Cette complicité est renforcée par les importants contrats de diffusion qui lient la LFP aux plateformes : Amazon Prime verse 250 millions d’euros par an pour les droits de rediffusion, et DAZN 400 millions d’euros.

Pour Terrence Khatchadourian, secrétaire général de STOP homophobie, « Il est impératif que les diffuseurs et les instances sportives prennent la responsabilité de combattre fermement les discriminations et mettent fin à la diffusion de ces messages haineux, pour un football inclusif et respectueux ».