En plus de flotter aux abords des hôtels de ville de Québec et de Montréal, le drapeau arc-en-ciel devrait aussi être déployé à l’Assemblée nationale la semaine prochaine, en guise de solidarité envers la communauté gaie.
Les 125 députés auront l’occasion d’emboîter le pas au mouvement planétaire de soutien envers les homosexuels — qui ne sont pas les bienvenus à Sotchi, en Russie — en se prononçant à la reprise des travaux sur une motion de Québec solidaire. Françoise David veut hisser le drapeau sur l’un des mâts de l’Assemblée nationale pendant la durée des Jeux olympiques.
Elle espère un appui unanime «afin d’affirmer haut et fort» le soutien du Québec envers la communauté lesbienne, gaie, bisexuelle et transgenre (LGBT) d’ici et d’ailleurs. «Le respect des droits des LGBT est non négociable.»
Le PQ et la CAQ d’accord
Le PQ en a déjà fait la demande au président de l’Assemblée nationale, Jacques Chagnon. La CAQ appuie aussi cette initiative. Hier, le parti de François Legault a même modifié légèrement son logo — déjà multicolore — pour l’adapter aux couleurs de l’arc-en-ciel. Les libéraux ne s’y opposent pas, mais ils veulent voir le libellé de la motion avant de confirmer leur appui.
Protocole strict
Habituellement, l’Assemblée nationale hisse le drapeau d’une nation étrangère lors de la visite d’un chef d’État, de gouvernement, d’un ministre, du chef d’une mission diplomatique ou d’un consul. Le drapeau gai ne figure pas dans les options prévues à la politique de pavoisement et aux règles du protocole. Il s’agirait d’ailleurs d’une première.
Puisqu’il s’agit d’une exception à la règle qui a une signification éminemment politique, le président de l’Assemblée s’en remettra aux parlementaires pour trancher. «L’Assemblée est souveraine et c’est elle qui va décider. Le président y donnera suite», a expliqué le conseiller en communications de l’Assemblée nationale, Jean-Philippe Laprise.
En attendant, le gouvernement péquiste a pris l’initiative d’illuminer hier soir le mât du Stade olympique aux couleurs de l’arc-en-ciel. Québec voulait exprimer ainsi, en ce jour d’ouverture des Jeux de Sotchi, son «opposition aux politiques rétrogrades» de la Russie, a observé le ministre du Tourisme, Pascal Bérubé.