Chemsex : Comprendre et soutenir ceux qui en souffrent

Le « chemsex », qui désigne la pratique de rapports sexuels prolongés sous l’influence de drogues de synthèse, implique généralement l’utilisation de substances telles que la méthamphétamine, le GHB/GBL et la méphédrone. Ces produits sont choisis pour prolonger l’excitation, réduire les inhibitions et accroître l’endurance.

Conséquences physiques et psychologiques

Cette pratique entraîne des risques sanitaires majeurs, pouvant causer des dommages cérébraux, des troubles cardiaques, une déshydratation sévère et une altération du jugement. Le chemsex favorise également des comportements à risque, notamment la transmission d’infections sexuellement transmissibles (IST) comme le VIH et l’hépatite C. Des études révèlent que l’usage régulier de ces substances expose les individus à des dépendances sévères ainsi qu’à des épisodes de dépression aiguë.

Un phénomène social et médical

Selon un rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), environ 30 % des utilisateurs réguliers de substances psychoactives lors de rapports sexuels éprouvent des difficultés à arrêter ces pratiques, même s’ils en reconnaissent les effets néfastes. Ainsi, le chemsex ne se limite pas à un simple comportement, mais constitue un véritable problème de santé publique.

Victimes et stigmatisation : personne n’est à l’abri !

Il est crucial de comprendre que les personnes engagées dans le chemsex peuvent développer une dépendance, souvent à leur insu. Cette pratique s’inscrit dans des contextes de vulnérabilité, de recherche d’évasion ou de pression sociale. Ces individus ne sont pas de simples « participants volontaires », mais souvent des victimes d’une spirale toxique. La stigmatisation et le manque d’accès à des soins adaptés compliquent l’accès au soutien nécessaire. Une enquête menée par l’association AIDES révèle que beaucoup hésitent à consulter des professionnels de santé par crainte d’être jugés ou mal compris.

Solutions et accompagnement

Aujourd’hui, les centres de santé et les associations spécialisées proposent des programmes de soutien pour ceux qui souhaitent sortir du chemsex. Les approches combinant accompagnement médical et soutien psychologique se révèlent efficaces pour réduire la consommation de drogues et prévenir les rechutes.

Les raisons de l’essor du chemsex

Dans de nombreuses grandes villes, une culture de la fête favorise la consommation de drogues associée à des expériences sexuelles. Les événements, soirées et festivals créent un environnement propice à ces comportements, tandis que les réseaux sociaux et les applications de rencontre facilitent l’accès aux drogues. De plus, un manque d’éducation sur les risques du chemsex, tant pour les individus que pour les professionnels de santé, contribue à une minimisation des dangers et à une absence de mesures de prévention adaptées.

Des préoccupations partagées

Le chemsex est particulièrement répandu au Royaume-Uni, notamment à Londres, où des études montrent une prévalence élevée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Aux États-Unis, des villes comme San Francisco et New York signalent également une augmentation, souvent liée à des problèmes de santé publique tels que la propagation du VIH et d’autres IST. L’Australie et les Pays-Bas connaissent des phénomènes similaires, là encore ancrés dans la culture festive. Et le Canada observe des tendances similaires dans des villes comme Toronto et Vancouver, attirant une attention croissante sur les risques associés.

Références :

ANSM : Rapport 2023 sur l’usage de substances psychoactives en contexte sexuel.
AIDES : Enquête 2022 sur la santé des personnes concernées par le chemsex.