Quand le éalisateur de Jawbreaker (1999), Darren Stein revient à la comédie bitchy 100% gay !
L’argument : Dans un lycée américain, la guerre pour être la fille la plus populaire fait rage. Cette année, l’accessoire indispensable de toute fashionista qui se respecte est le « meilleur ami gay ». Toutes les filles se disputent alors les faveurs de Tanner, le premier élève à affirmer son homosexualité. Mais est-il vraiment prêt à endosser tous les clichés du parfait petit homo ?
Notre avis : Sortie technique en France que tout le monde s’est empressé d’oublier aux USA, Jawbreaker a été un flop, probablement en raison d’un casting ado peu à la mode en son temps (Rose McGowan, Rebecca Gayheart, la folle de Urban Legend, et Julie Benz, future vedette féminine de John Rambo). Le film reprenait les éléments très tendance de l’époque, ceux de Belles à mourir et plus tard de Lolita malgré moi, à savoir des « poufs » et des gags bitchy à tendance « campus » pour plaire aux adolescentes américaines et au public ado gay. Conscient de ce public commun, le réalisateur vite oublié revient en 2013 avec G.B.F, teen comédie pur jus où l’enjeu est d’avoir son Meilleur Ami Homo. Si stylé, surtout à l’air du Glee généralisé !
La production est minime et le jeu des comédiens fragiles ; l’absence de réalisation s’apparente immédiatement aux films arty indépendants communautaires que les Américains produisent par dizaines. Sorte de Struck, en plus fauché, GBF se vautre volontairement dans les stéréotypes des lycées américains, où l’on ne vient plus vraiment étaler sa science, mais plutôt se nicher dans une clique (à claques), où il fait bon d’être populaire.
Dans la course à la reine et au roi du bal de fin d’année, tout est bon pour parvenir à ses moyens, y compris de se dégoter un « meilleur ami gay » dans un établissement conservateur, où courent les Mormons (qui se chauffent beaucoup !), et où tout bon homo qui se respecte se cache pour mieux se la jouer queer at home ! Mais c’était sans compter l’application Gaydar, qui permet aux gays de tout âge de localiser par GPS leur prochain plan sur leur smartphone préféré. Les clans de « bitches » rivales (gare à la black attitude pour l’une d’entre elle !) qui convoitent toutes le fantasme gay pour grimper en popularité, vont ainsi parvenir à sortir du placard, contre sa volonté, un ado discret, qui aurait préféré rester dans l’ombre plutôt que de subir le strass, les paillettes et le relooking intégral. So Lindsay Lohan !
La comédie indépendante manque cruellement d’enjeux cinématographiques, mais ses faiblesses sont indéniablement ses forces : un cachet d’authenticité loin des conventions du mainstream qui affirme haut et fort le parti pris du métrage. A l’instar des premiers John Waters, le trash en moins, le ton est celui du factice de façade, ce qui sied si bien au personnalités superficielles qui arpentent les couloirs de cet établissement gay-friendly.
Les répliques sont amusantes et l’insolence fait souvent mouche (le coming out gêné de l’ado face aux parents, morts de rire, qui lui annoncent qu’ils le savaient depuis toujours, après avoir parcouru l’historique de son internet, et qu’ils croient davantage à sa « bi »polarité qu’à sa « bi »sexualité).
En film de festival ou en DTV, GBF est une sucrerie pas trop écœurante qui sait titiller le bon esprit communautaire pour ébranler les discriminations incarnées ici par l’étonnante Evanna Lynch, oui, Luna Lovegood, si décalée et inoffensive dans Harry Potter, qui est ici une grenouille de bénitier prête à l’insurrection contre les sodomites. Bref, un produit adolescent parfaitement respectable.
Voir la vidéo :
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