Quatre hommes, désignés à l’époque des faits comme des sympathisants néo-nazis, ont été déclarés jeudi coupables d’avoir battu et torturé à mort en mars 2012 Daniel Zamudio, un jeune homosexuel de 24 ans.
Un tribunal de Santiago a déclaré Patricio Ahumada Garay, Alejandro Angulo Tapia, Raul Lopez Fuentes et Fabian Mora Mora coupables d’«homicide» après ce crime homophobe qui avait ému le Chili et permis l’adoption de la première loi contre les discriminations.
Les peines des accusés, qui risquent de huit ans de prison à la perpétuité, seront connues le 28 octobre, a annoncé le juge Juan Carlos Urrutia.
Daniel Zamudio avait été agressé et battu le 3 mars 2012, subissant un calvaire qui avait duré six heures – entre coups violents, lacérations et brûlures de cigarettes. Le jeune homme avait succombé à ses blessures 25 jours plus tard et quatre jeunes gens, âgés de 19 à 25 ans à l’époque, avaient été arrêtés.
Les suspects avaient été présentés au moment des faits comme des sympathisants néo-nazis présumés, mais la justice n’a pu déterminer avec certitude leur appartenance à un tel groupe, même s’ils avaient peint des croix gammées sur le corps de la victime.
Selon le juge Urrutia, les accusés ont agi avec une «cruauté extrême» et avec «un mépris total pour la vie humaine»».
Le crime avait profondément choqué la société chilienne, très majoritairement catholique et conservatrice, mais où le tabou entourant l’homosexualité s’est progressivement levé.
Quatre mois plus tard, le pays s’était doté d’une loi anti-discriminations inédite, baptisée «Loi Zamudio», établissant pour la première fois dans le droit chilien le concept de «discrimination arbitraire» en raison du sexe, de la religion, de la race ou de la condition sociale. Déposé en 2005, le texte attendait depuis d’être adopté.
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