« C’est la quintessence du message de Monseigneur Samuel Kleda et de l’Association des juristes catholiques du Cameroun », souligne le site camer.be qui rapporte l’information, indiquant qu’il s’agissait d’une « réflexion sur les défis de la famille », lors d’une conférence organisée les 18 et 19 juillet dernier : Lutter contre l’homosexualité et la transsexualité, « ces maux impulsés par l’occident qui s’attaquent au pays. ».
« Autant de problèmes… et défis pour la famille africaine et plus particulièrement camerounaise d’aujourd’hui », s’offusque le prélat, qui se demande « pourquoi depuis l’existence du monde » personne n’avait jamais entendu parler d’égalité et droits du mariage pour les couples de même sexe. Effectivement, on se le demande également. Sans doute parce que trop de mauvaises consciences et d’orgueil ?
« Le mariage homosexuel ou mariage pour tous n’a jamais existé dans l’Église. Il n’a pas de tradition dans l’Église et il va contre les cultures africaines. Il faut saluer le Cameroun qui a une loi contre l’homosexualité. Il faut encourager notre gouvernement à maintenir ce texte, malgré les pressions externes pour le dissoudre. Vous êtes des juristes chrétiens, c’est-à-dire que vous agissez au nom de votre foi. Votre devoir est de défendre la famille selon la loi divine. ».
Indigne et criminel de la part d’un archevêque que de transgresser ses vœux « de charité et dévouement » en tenant de tels propos devant une assemblée, contraignant les fidèles à la haine plutôt qu’à « l’amour du prochain ». Et, nouvelle transgression de l’Église dans son autorité : Les droits civils ! Comme d’ailleurs que de réciter que « l’homosexualité serait importée ». C’est sa répression qui l’est ! comme le rappeler déjà l’avocate camerounaise Alice Nkom, farouche militante des droits des LGBT.
Terribles lacunes de la part d’un dignitaire qui se revendique « d’un créateur ». S’il « EST » absolu, Dieu ne fait pas d’erreur. N’est-ce pas ? Alors que de vanités que de s’autoriser à juger, en invitant son gouvernement à « sanctionner » les siens parce que leur orientation sexuelle. Certains chrétiens semblent avoir oublier les arènes, lorsque l’histoire les aura également persécutés !
La réponse de Laurent Esso, ministre de la Justice, en invité : Il rappelle qu’au Cameroun, selon l’article 347 bis du Code pénal : « Toute personne ayant des rapports avec une personne de même sexe est passible de 6 mois à 5 ans de prison, accommodée d’une amende, et d’une peine doublée, si le prévenu a moins de 21 ans ». Et de continuer dans un aveu implicite : « Nous sommes harcelés par des défenseurs des droits de l’Homme. Depuis qu’on parle de cette affaire, aucun juriste catholique n’a fait la réplique contre le mariage pour tous », explique le Garde des sceaux, avant de recommander à ceux « qui sont appelés à faire et à refaire les textes, à défendre nos valeurs sociales ».
Déclarations soutenues par la présidente de l’association des Juristes catholiques, Me Sandrine Soppo, qui assimile l’homosexualité et la transsexualité à des troubles de l’identité : « comment certaines sociétés, au lieu d’essayer de venir en aide à ces personnes, leur prodiguer des soins, préfèrent légaliser cette pratique, allant même jusqu’au changement de sexe sur l’état civil. Et l’enfant dans tout ça ? Comment devra-t-il appeler son père qui, en changeant de sexe, est devenu une femme ? »
On pourrait se demander comment certaines personnes peuvent se prétendre juristes et présenter ou défendre une formulation aussi désordonnée des droits fondamentaux ? Il ne peut s’agir d’un point de vue ou d’une opinion : Ils sont énoncés. Et intuitifs, notamment lorsqu’on parle de « foi ».
Vous pouvez nous aider à soutenir notamment Me Alice Nkom, qui a besoin de ressources pour l’espace « Roger Mbede« , désormais siège des associations LGBT camerounaises.
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