L’ancien élu UMP avait commenté dans une vidéo diffusée en 2012 la représentation des homosexuels dans la vie politique et dans les médias. Il est accusé de provocation à la haine.
L’ex-député UMP du Nord Christian Vanneste sera jugé le 21 février 2014 à Paris pour complicité de provocation à la haine envers les homosexuels pour des propos tenus dans une vidéo qui avait provoqué un tollé, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Dans cette vidéo diffusée sur le site libertepolitique.com le 10 février 2012, le député du Nord parlait notamment de « légende de la déportation des homosexuels » en France. Mais ce sont d’autres propos qui sont poursuivis, dans lesquels Vanneste évoquait le poids des homosexuels en politique ou dans les médias.
Il avait entre autres déclaré que « l’un des fondements principaux de l’homosexualité (…) c’est le narcissisme », et qu’il y a « de plus en plus » d’homosexuels en politique. « Il y en a de plus en plus à droite, d’ailleurs je remarque qu’ils se font la courte échelle. C’est bien mais je ne pense pas que ce soit en ayant une vie différente de la plupart des gens que l’on peut les diriger… Et, vous en avez beaucoup dans le domaine de la culture (…), des médias, (…) par là-même il y a un renversement (…) de la proportion, du poids de l’homosexualité dans la société, c’est assez fascinant de ce point de vue-là », avait-il ajouté. Le responsable de la publication du site sera jugé pour provocation à la haine envers les homosexuels et Christian Vanneste pour complicité.
« Il y a la fameuse légende de la déportation des homosexuels », déclarait aussi Vanneste dans cette vidéo. « En Allemagne, il y a eu une répression et déportation, mais il n’y en a pas eu ailleurs (…) En dehors des trois départements annexés (Alsace et Moselle, ndlr) il n’y a pas eu de déportation homosexuelle en France », avait-il dit.
Selon l’historien Mickael Bertrand, 62 Français ont été déportés pour homosexualité, dont 22 arrêtés en Alsace-Moselle, 32 au sein du Reich (hors Alsace et Moselle), un dans un lieu indéterminé et sept en zone occupée. Pour des raisons juridiques, le jugement de Nuremberg n’ayant pas tranché à ce sujet, ces propos ne font pas l’objet de poursuites, selon une autre source judiciaire.
Ces propos avait été condamnés à droite comme à gauche. M. Vanneste avait été exclu de l’UMP et avait perdu son investiture aux législatives de juin 2012. Il avait été éliminé dès le premier tour de ce scrutin. Déjà en 2005, Vanneste avait déclaré que « l’homosexualité est une menace pour la survie de l’humanité ». Ces propos qui lui avaient valu une condamnation en première instance et en appel, mais l’arrêt de la cour d’appel avait finalement été annulé par la Cour de cassation à la fin 2008.
AFP