Al-Qaws, fondée en 2001, est une ONG qui œuvre notamment pour un changement social et culturel dans la région, avec des programmes d’ouverture à la diversité sexuelle et de genre. Au début du mois, le groupe a annoncé sur Internet l’organisation d’un rassemblement/débat dans la ville de Naplouse, suivi d’un « queer camp » les 30 et 31 août suivant.
Des activités qualifiées de « douteuses », « sans rapport avec les religions, traditions et coutumes palestiniennes », et contraires aux « idéaux et valeurs supérieures de la société », selon Luay Zreikat, porte-parole de la police de l’Autorité palestinienne (AP), qui en a interdit la tenue.
Dans un entretien, ce dimanche 18 août, il accuse également les membres de l’ONG de vouloir « semer la discorde et miner la paix », avec menaces d’arrestation et exhortation à la délation des « suspects ». L’anonymat des informateurs est garantie.
Des propos regrettables pour Al-Qaws, qui a condamné dimanche soir le communiqué de la police, survenu quelques heures après « une attaque inédite » menée par des dizaines de personnes sur leurs réseaux sociaux, incluant de « violentes menaces », que le Times of Israël a recensées.
Aucune loi de l’AP n’interdit pourtant l’homosexualité, mais la communauté LGBT palestinienne est assez clandestine.
Al-Qaws, qui soutient tous les Palestiniens et Arabes israéliens LGBT, promet néanmoins de « continuer à travailler à divers endroits de Palestine, tout en prenant en compte l’atmosphère chargée en raison des médias et de la provocation de la police, afin de ne pas mettre en danger nos militants et amis ».