Après l’attentat homophobe perpétré à Orlando le 12 juin dernier, à l’instar de nombreux autres LGBT, la chanteuse Coeur de Pirate, Béatrice Martin de son vrai nom, en avait profité pour faire son coming-out dans les colonnes du site Vice.
« Certains ont dû apprendre la véritable sexualité de leurs proches en même temps que leur mort. Les victimes n’ont pas pu faire leur coming-out comme elles le souhaitaient », écrivait-elle. « Alors, je fais mon coming-out pour ma fille qui a besoin d’apprendre que l’amour n’a ni race, ni religion, ni genre, ni orientation. […] Je fais mon coming-out pour les victimes qui ont perdu la vie parce qu’elles voulaient célébrer qui elles étaient. »
Une longue lettre où la jeune femme de 26 ans mettait son cœur à nu, avant d’annoncer ensuite sur les réseaux sa séparation avec le père de sa fille, le tatoueur français Alex Peyrat, en officialisant sa relation avec la chanteuse trans, Laura Jane Grace. Un mois après, l’artiste revient dans Vogue sur ces confessions qui lui auront valu autant de soutien que de remarques homophobes.
« À la seconde où j’ai fait mon coming-out, ça s’est littéralement empiré. J’ai reçu des commentaires homophobes de partout. C’était juste une haine générale. Les gens n’ont pas compris. Ils n’ont pas compris le terme “queer”. Ils n’ont pas compris pourquoi je faisais ça », a expliqué la Québécoise, abasourdie par les messages de haine, visant surtout sa compagne Laura Jane.
« On m’a dit que j’étais folle, que j’étais une mauvais mère. (…) C’est vraiment blessant de savoir que des gens pensent encore de cette façon. Ce n’est pas un problème d’être trans’ en 2016, mais beaucoup de gens ne comprennent toujours pas. Si j’étais un mec, peut-être que ça serait mieux », souligne émue Coeur de Pirate, avant de relativiser sur une note d’espoir : « Ça leur passera. L’amour, c’est l’amour. Le coeur a ses raisons que la raison ignore et moi, je ne veux plus me cacher. »